Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
Cet arcane est connu dans la Kabbale comme l’arcane de la persuasion. La persuasion est en soi une force d’ordre subtil, spirituel ; la sagesse occulte dit : « Attisez la flamme de l’esprit par la force de l’amour ».
L’amour est par lui-même une force puissante, omnipotente ; la force de l’amour maintient les mondes autour de leurs centres de gravitation cosmique. Ces centres de gravitation cosmique sont les soleils, c’est pourquoi Hermès Trismégiste dit : « Je te donne l’amour, dans lequel est contenu tout entier le summum de la sagesse ».
Une parole douce apaise la colère. La persuasion a plus de pouvoir que la violence. Si une personne violente veut attaquer, on lui envoie une phrase aimable et celle-ci apaise sa violence. C’est pourquoi apparaît, dans l’Arcane 11, une femme qui ouvre la gueule d’un lion ; c’est la force vive de la persuasion.
Si nous allons plus en profondeur, nous retrouvons le lion à double tête, qui représente les deux terres : la visible et l’invisible. En tant qu’animal, le lion est en lui-même très important, très intéressant ; dans l’Atlantide, les lions servaient de bêtes de trait, ils tiraient des chariots et ils étaient paisibles, mais après la submersion de l’Atlantide, ils devinrent furieux. Le lion est un symbole vivant du feu.
Observez le sphinx avec ses griffes de lion qui représentent le feu. Sur le Calendrier aztèque ou Pierre du soleil, on voit des griffes de lion. Ces griffes ont une signification tout à fait grandiose. Si on additionne kabbalistiquement le nombre 11, on obtient : 1 + 1 = 2 ; l’Arcane 2 est la Prêtresse, la science occulte, la Mère divine, qui est en soi le feu vivant ; c’est pourquoi en Orient, on la nomme Devi Kundalini au niveau individuel, et Maha Kundalini au niveau macrocosmique. Il est vital d’apprendre à travailler dans le feu, et c’est la raison pour laquelle ce deux se décompose kabbalistiquement en 1 (homme) + 1 (femme), qui doivent travailler avec le feu, dans le Magistère du feu.
Le char tiré par des lions est une allégorie très ésotérique qui provient d’époques très anciennes. Le char représente l’être humain, et le lion représente le feu ; ce n’est rien d’autre qu’un symbole vivant de l’homme solaire, de l’Homme-Soleil. Quand on parle du char, on fait allusion aux corps internes de l’homme : le corps vital, l’astral, le mental. C’est dans ce char que doit monter l’Etre réel. Le Zohar nous dépeint l’Ancien des jours voyageant dans son char à travers l’infini. Il n’y a pas de doute que l’Etre réel doit toujours voyager dans son char pour travailler dans les mondes.
Les lions du feu sont la synthèse de ce nombre kabbalistique, car le 11 se décompose en 1 + 1 = 2 ; et le 2, en deux unités, homme-femme, les deux colonnes du temple, Jakin et Bohaz, entre lesquelles se trouve l’Arcane. En analysant cet arcane, nous aboutissons au Magistère du feu. Le feu sacré ne peut être éveillé avec la seule aide du Pranayama ou d’exercices respiratoires combinés à la méditation ; cela n’amène que de petites fractions ou étincelles à attiser l’éveil des chakras, ces étincelles montant à tel ou tel centre, mais cela ne signifie pas qu’on a élevé le serpent.
Agni, le dieu du feu, aide à éveiller le feu, mais par le travail dans la Neuvième Sphère. Les célibataires peuvent s’aider des Pranayamas pour faire monter des étincelles, mais cela ne signifie pas qu’ils élèvent le serpent.
Nous avons un petit four, qui est le coccyx ou chakra Muladhara ; selon ce que nous indiquent les alchimistes, c’est la qu’il faut mettre le récipient. A l’intérieur du récipient, il y a le mercure de la philosophie secrète ou l’Ens-Seminis, dans lequel se trouve l’Ens-Virtutis ; il faut fermer le récipient pour empêcher la matière première (le Semen) de se perdre totalement.
Le laboratoire a une cheminée par où doivent monter les vapeurs, celle-ci est le canal médullaire, et un distillateur au niveau du cerveau pour distiller l’or pur. C’est le laboratoire des alchimistes médiévaux, qui transformaient le plomb en or.
Il y en a beaucoup qui méprisent les élémentaux, et nous ne devons pas faire de même. Les salamandres prennent soin du feu. Les ondines se trouvent parmi la matière première enfermée dans son récipient ; les ondines nous aident si nous les dominons, sinon elles font des siennes car elles sont très inconstantes. Les sylphes font monter les vapeurs qui s’échappent de la matière première. Les gnomes se chargent, dans le cerveau, de distiller la matière première pour la convertir en or.
J’ai connu de véritables Deva du feu, je suis entré en contact avec eux ; ils vivent dans le monde causal, ou monde de la volonté consciente. Ils m’ont dit qu’au-delà de la clairvoyance se trouve l’intuition, qui est supérieure puisqu’elle appartient à l’esprit pur. Avec la clairvoyance, on peut investiguer dans le monde moléculaire, dans ses régions inférieures ou supérieures ; l’intuition, au contraire, fonctionne directement dans le monde de l’esprit pur. C’est pourquoi l’intuition est supérieure. L’intuition a sa racine dans la glande pinéale, le chakra Sahasrara ou lotus aux mille pétales. Cette faculté est en relation avec Shiva, le feu flammigère, et c’est pourquoi ce centre nous donne accès au monde de l’esprit pur.
Il peut y avoir dans l’être humain quarante-neuf feux : les sept chakras ou Eglises, sur sept niveaux, ce qui donne comme résultat quarante-neuf feux : 7 x 7 = 49.
Il y a différents types de feu : le feu de la foudre, le feu qui se concentre dans les plantes, le feu qui brûle à l’intérieur des montagnes et que les volcans de la terre vomissent, le feu qu’on utilise pour faire la cuisine, le feu de chaque monde. Mais pour synthétiser, nous pourrions parler de deux feux : le feu solaire et le feu lunaire. Le feu solaire est christique, sublime ; c’est Devi Kundalini. Le feu lunaire est luciférien, négatif, fatal.
Le feu solaire se cristallise en mondes, en soleils, en univers. Le feu lunaire se cristallise en toutes les entités qui constituent l’Ego animal.
L’homme doit développer les quarante-neuf feux dans ses chakras.
Synthèse : l’Arcane 11 est le travail avec le feu, avec la force de l’amour, pour nous convertir en flammes vivantes ; les ondines travaillent dans l’Ens-Seminis, les salamandres maintiennent le feu allumé, les sylphes font monter les vapeurs, les gnomes distillent l’Ens-Seminis dans le cerveau ; on conjure les créatures de l’eau avec une coupe en main, on commande aux créatures de l’air avec une plume d’oiseau, on conjure les créatures de la terre avec la crosse ou bâton, on conjure les créatures du feu avec l’épée.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.