Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Le Parsifal Dévoilé
Il est évident que Parsifal, le chaste innocent avait lui aussi, dans un passé lointain, blessé de sa flèche le cygne à la blancheur immaculée, le miraculeux Hamsa.
Aux différentes questions qu’on lui pose avec insistance, il garde le silence.
Évidemment, il ignore tout, il a éliminé le Moi, ne se rappelle même plus le nom de son progéniteur terrestre, il a reconquis l’innocence édénique.
Il sait encore que sa mère eut pour nom Herzéléide et que le bois le plus profond était sa demeure.
Sa pauvre petite mère au cœur douloureux le mit au jour orphelin de père, alors que celui-ci, appelé Gamuret, tombait glorieusement sur le champ de bataille, parmi les heaumes et les boucliers.
Pour protéger son fils du signe prématuré des héros, l’adorable mère l’éleva dans un désert, avec une infinie tendresse, étranger aux armes et dans la plus profonde ignorance.
Cependant, un jour, ce jeune homme d’héroïque lignage, vit des flammes humaines dans le bois.
Tel fut le brillant des chevaliers aux habits reluisants – les chevaliers du Graal –, qui eurent la bonne idée de passer par ces solitaires parages boisés, que le jeune homme, poussé par son instinct de héros, résolut de les suivre à travers les montagnes.
Ce rapace, protégé par les armes de Vulcain, combattit les bêtes de l’abîme, viles représentations de ses antiques erreurs, et les réduisit en poussière cosmique.
Ainsi, le garçon avança-t-il jusqu’aux domaines du Graal (Ainsi devons-nous avancer nous-mêmes).
Kundry, Hérodiade, l’informe que son adorable mère est morte. Cette cruelle nouvelle le plonge dans une amertume infinie, que les mots sont impuissants à décrire.
Épouvantable instant que celui-là ; il se précipite comme fou sur l’hétaire, tombe ensuite évanoui ; celle-ci lui porte secours sur-le-champ, avec l’eau délicieuse de la source…
Vient ensuite l’heure terrible : la Gundrige lui dit des choses terribles ; tout a son heure et son jour.
Il convient maintenant de rappeler ce merveilleux poème de Don Ramon del Valle Inclan, intitulé :
La rose de l’horloge
C’est l’heure des énigmes, Quand l’après-midi d’été, Envoya des nuages, un milan Sur les bénignes colombes, C’est l’heure des énigmes !
C’est l’heure de la colombe : Le regard d’un enfant suit Son vol. Après-midi rosée, Musical et divin coma, C’est l’heure de la colombe !
C’est l’heure de la couleuvre : Le diable s’arrache un cheveu blanc, La pomme tombe de l’arbre Et le cristal d’un rêve se brise. C’est l’heure de la couleuvre !
C’est l’heure de la poule : Le cimetière a des lumières, Se sanctifient devant les croix, Les dévotes, le vent agonise. C’est l’heure de la poule !
C’est l’heure de la demoiselle : Larmes, lettres et chansons, L’air embaumé de fleurs d’orangers, La soirée bleue, une étoile seulement. C’est l’heure de la demoiselle !
C’est l’heure de la chouette : Le vieillard déchiffre des écritures, Le miroir soudain se brise, La vieille sort avec la burette. C’est l’heure de la chouette !
C’est l’heure de la renarde : Une vieille fait le tour de la rue, La vieille apporte à la jeune fille, Un anneau avec une rose. C’est l’heure de la renarde !
C’est l’heure de l’âme en peine : Une sorcière au croisement, Par une prière excommuniée, Demande au mort sa chaîne. C’est l’heure de l’âme en peine !
C’est l’heure du lubrique : Le hibou guette dans le sapin, Le brigand sur le chemin, Et dans le lupanar, Satan, C’est l’heure du lubrique !
Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.