Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Les Mystères Majeurs
Le Moi humain est une larve monstrueuse qui a commencé à se former lorsque nous sommes sortis de l’Eden.
Le Moi se convertit d’abord en l’homme vulgaire de la terre ; le Moi se manifeste ensuite comme un homme cultivé et intellectuel, et l’ultime effort que fait le Moi pour se maintenir, c’est de se déclarer Maître, et il aime se l’entendre dire. Le Moi, comme une prostituée, aime se dénuder pour montrer aux autres ses formes, ses qualités et ses pouvoirs divins. Puis il se transforme en prophète et exhibe ses pouvoirs et vertus pour que les autres le vénèrent.
Le Moi revêt la tunique d’Aristipe, il est humble tant qu’on ne met pas le doigt sur la plaie, mais quand on la touche, il réagit, plein d’une colère sublime.
Le Moi aime parler de ses livres et de ses oeuvres merveilleuses, à cause de son orgueil ineffable ; en outre, il se déguise en saint et en martyr, il se déclare Maître, voire même Ange.
Dans la nuit des temps, le Moi était simple, mais, à travers les siècles, il est devenu de plus en plus compliqué et retors.
Ce processus de complication, certains l’appellent évolution et progrès. En réalité, ce n’est pas une évolution mais une complication et un renforcement de cette horrible larve appelée le Moi. Le Moi subit d’innombrables et subtiles transformations, parfois il ressemble à un démon, parfois à un enfant Dieu.
En résumé, nous pouvons affirmer que le Moi passe par trois étapes successives de complication. La première, c’est l’homme commun de la terre ; la deuxième, c’est l’homme cultivé ou instruit qui développe l’intellect, et la troisième, ce sont les choisis ou élus, qui résident au plus haut ; cette troisième phase est la plus dangereuse. Arrivé à ce stade, le Moi devient très subtil et dangereux, il se transforme en un Moi angélique et divin, il prend l’attitude d’un Ange et veut que tout le monde reconnaisse ses mérites. Le Moi-Ange est plus subtilement dangereux que le Moi-homme.
Lorsque le Moi pénètre dans la demeure des morts, il se désintègre. Les Dieux qui veulent entrer dans l’Absolu doivent tuer le Moi ; ils doivent entrer dans le séjour des morts. Donc, ne nous appelons pas Maîtres, car le seul Maître, c’est le Christ interne.
Un guru authentique ne le proclame pas. Le vrai guru, c’est le Christ interne. Un véritable Maître passe anonyme et inconnu partout, il n’exhibe pas ses oeuvres ni ses pouvoirs et il est plein de modestie. Un véritable Maître est avant tout un citoyen correct. Le véritable Maître n’est jamais intellectuel, car l’intellect est une fonction animale du Moi-homme. Le véritable Maître est comme un enfant, pur, saint, ingénu et simple. Le véritable Maître est le Christ interne, qui éclaire tout homme qui vient en ce monde.
Après la mort, l’âme se dévêt des corps astral et mental, à travers des périodes successives d’évolution interne. L’âme s’immerge alors dans le bonheur ineffable de l’infini, où résonnent les merveilleuses harmonies du feu. Malheureusement, au seuil du Mystère, le Moi reste là à attendre notre nouvelle réincarnation. C’est dans le Moi que se trouvent les racines du mal et de la douleur.
Lorsque le Moi est sur le point de mourir, l’Etre naît, éclatant de gloire et de majesté.
A chaque Initiation, quelque chose meurt en nous et quelque chose naît en nous.
Ainsi, le Moi meurt peu à peu ; ainsi, l’Etre naît peu à peu ; c’est pourquoi on appelle l’Initiation une naissance. La nature ne fait pas de bonds. Il est nécessaire que meure le Moi-homme pour que naisse l’Etre en nous. Il est urgent que l’Etre reçoive sa Couronne, qui est le resplendissant et lumineux Je suis.
« Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la Couronne de la vie ».
Après que l’Etre a reçu la Couronne de la vie, le Moi se métamorphose en une déité, alors ce dangereux Moi divin pénètre dans les mondes internes, dans la maison des morts, et, peu à peu, il se désintègre définitivement. La « maison des morts » est une école interne où le Moi meurt peu à peu.
Ce chapitre est tiré des Les Mystères Majeurs (1956) par Samael Aun Weor.