Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Les Trois Montagnes
En ce qui concerne l’ésotérisme transcendantal et pratique, nous pouvons et même devons insister sur ce qui suit :
Tout ce qui a été dit en occultisme pur concernant nos cadres géomantiques, l’astrologie, les herbes magiques, les merveilleux parchemins aux langages cryptographiques, bien que noble et véridique, n’est, sans aucun doute, que la maternelle, la partie inférieure de la Grande Sagesse héritée de l’orient qui consiste en la transformation radicale de soi-même au moyen de l’ascétisme révolutionnaire de la Nouvelle Ère du Verseau (un extraordinaire mélange d’anxiété sexuelle et de désir spirituel).
Nous, les Gnostiques, nous sommes en réalité les élus possesseurs de trois grandes richesses, à savoir :
- a) La Pierre philosophale ;
- b) La Clavicule de Salomon ;
- c) La Genèse d’Hénoch.
Ces trois facteurs constituent le fondement vivant de l’Apocalypse, en plus des collections de Pistorius, de la Théosophie de Porphyre et de beaucoup d’autres secrets très anciens.
Le changement radical et absolu en nous-mêmes, ici et maintenant, serait impossible sans la Pierre philosophale.
Pour parler clairement et sans ambages, je déclare que l’Ens-Seminis (l’entité du Semen) est certainement cette matière vénérable, citée par Sendivogius, avec laquelle nous devons élaborer la Pierre philosophale. La Magie sexuelle est le chemin et je l’ai compris dans ma présente incarnation lorsque je voulus élaborer la Pierre philosophale. Au moyen de cette pierre bénie, nous pouvons réaliser cette maxime alchimique qui dit : Solve et Coagula.
Nous devons dissoudre le Moi psychologique et coaguler en nous l’Hydrogène sexuel SI-12 sous forme de corps solaires, de pouvoirs intimes, de vertus, etc.
La Pierre philosophale est ce qui valorise la semence sexuelle et lui confère le pouvoir de germer en tant que levain mystique qui fait fermenter et lever toute la masse métallique en faisant apparaître véritablement le Roi de la Création ; je me réfère ici à l’Homme authentique, et non à l’animal intellectuel appelé par erreur homme.
La Volonté, Thelema, acquiert le pouvoir de transmutation qui convertit les métaux vils en or, soit le mal en bien dans toutes les circonstances de la vie.
Pour cette raison, la transmutation exige une quantité minimale de Pierre philosophale ou Poudre de Projection.
Tout métal vil dissous dans le creuset de l’Alchimie sexuelle est toujours remplacé par l’or pur d’une vertu (Solve et Coagula).
Le Modus Operandi est indiqué au chapitre XI, cinquième récit de ce même traité (pour une meilleure information, vous pouvez étudier mon livre intitulé : Le Mystère de la Fleuraison d’Or). Enflammer le Fohat individuel, la flamme d’Eros dans notre laboratoire d’Alchimie sexuelle est certainement le fondement de l’Onde dionysiaque. Je l’ai compris profondément ainsi en étudiant aux pieds de mon Gourou Adolfito.
Je fus incontestablement assisté pendant la copulation métaphysique ; le Gourou divin à qui l’on avait payé son salaire dans le Temple (voir chapitre XII) accomplit sa promesse.
Cette Grande Âme m’assistait astralement pendant le coït chimique ; je la voyais me faire de grandes passes magnétiques sur le coccyx, l’épine dorsale et la partie supérieure de la tête.
Quand le serpent igné érotique de nos pouvoirs magiques s’éveilla pour entamer son ascension interne le long du canal médullaire, je ressentis alors une soif intense et une douleur aiguë dans le coccyx qui persista plusieurs jours.
Je fus alors accueilli chaleureusement dans le Temple et je n’ai jamais oublié cet important événement cosmique.
À cette époque, j’habitais en paix une petite maison au bord de la mer dans la zone tropicale de la côte des Caraïbes. L’ascension de la Kundalini se réalisa très lentement en accord avec les mérites du cœur.
Chaque vertèbre est très exigeante, nous pouvons en déduire de difficiles épreuves ; nous affirmons comme corollaire que l’ascension de la Kundalini vers telle ou telle vertèbre n’est possible que si nous remplissons des conditions morales précises.
Dans les mondes supérieurs, on nomme ces trente-trois vertèbres par des termes symboliques tels que canons, pyramides, chambres saintes, etc.
L’ascension mystique de la flamme de l’amour de vertèbre en vertèbre et de chakra en chakra, le long du canal médullaire se réalisa certainement sur la base de la Magie sexuelle, y compris la sanctification et le sacrifice.
Le Mahatma qui m’assistait m’apporta de l’aide en conduisant mon feu sacré de l’os du coccyx, à la base de l’épine dorsale, jusqu’à la glande pinéale, située, comme les médecins le savent, dans la partie supérieure du cerveau.
Par la suite, cette Grande Âme fit couler avec maîtrise mon feu érotique jusqu’à la région située entre les sourcils.
La Première Initiation du Feu survint comme corollaire quand le serpent igné de nos pouvoirs magiques se contacta avec l’atome du Père dans le champ magnétique de la racine du nez.
La date cosmique de l’Initiation fut certainement fixée pendant la cérémonie mystique de la Dernière cène.
Le Saint-Graal, comme une asque sacrée (pièce de fer incandescent), resplendit sur la table du banquet pascal en l’embrasant. La véritable histoire de ce Saint-Graal est écrite dans les étoiles et a son origine, non pas à Tolède, comme le dit Wolfram Von Eschembach.
Les principales origines connues de ces légendes chevaleresques en rapport avec le Saint-Graal sont :
- a) L’Historia rerum in partibus transmarinis gestarum de Guillaume de Tyr (Mort en 1184), œuvre latine traduite en français sous le titre Le Roman d’Eracle. Ce livre sert de base à La Grande Conquête d’Outre-mer, traduit du français en castillan à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle. Cette conquête résume les cinq principaux épisodes concernant le cycle de la Première croisade : la Chanson d’Antioche, la Chanson de Jérusalem, les Chetiis (ou captifs), Elias (le Chevalier du Cygne).
- b) Le Dolopathos de Jean de Haute-Seille, écrit vers 1190.
- c) Celle du poème que Paris appelle Elioxa ou Helia-Oxa, la Génisse solaire, nom primitif de l’Isomberta ou Isis-Berthe du Chevalier du Cygne ; cette dernière œuvre présente, selon Gayangos, de grandes analogies avec le fameux Amadis de Gaule.
- d) Le Parsifal et Le Titurel d’Eschembach.
- e) Le Comte du Graal de Chrétien de Troyes (1175), le Lohengrin ou Swan-Ritter (Le Chevalier du Cygne), œuvre bavaroise anonyme du XIIIe siècle publiée par Görres en 1813.
- f) Tristan and Isolde de Godefroy de Strasbourg (1200-1220) et autres Tristans analogues qui jalonnent la littérature.
- g) La Quête du Saint-Graal avec les exploits merveilleux de Lancelot et de son fils Galaad (XIVe siècle) et toutes les œuvres concordantes.
J’attendis avec une très grande angoisse la date et l’heure de l’Initiation ; il s’agissait d’un 27, date très sacrée.
Je voulais une initiation comme celle que le commandant Montenero aurait reçue dans le Temple de Chapultepec ou comme celle que Ginès de Lara, le Deva réincarné, aurait eue dans le Sancta Sanctorum ou Aditya des Chevaliers du Temple pendant une nuit extraordinaire avec une éclipse de Lune.
Mais mon cas fut certainement très différent et quoique cela semble incroyable, la nuit de l’Initiation, je me trouvais frustré.
Étendu avec une angoisse infinie sur ma dure couche, dans une humble cabane au bord de la mer, je passais la nuit à veiller en attendant inutilement.
Mon Épouse-Prêtresse dormait, ronflait, se retournait dans le lit ou prononçait des paroles incohérentes.
La mer frappait la plage de ses vagues déchaînées en rugissant affreusement, comme si elle protestait.
L’aube parut et rien ! rien ! rien ! Quelle nuit de chien, Seigneur, par Dieu et Sainte-Marie !
Quelles tempêtes intellectuelles et morales je dus subir pendant ces heures nocturnes mortelles !
Réellement, il n’y a pas de résurrection sans mort, aucun éveil dans la Nature ou dans l’homme qui ne soit précédé par les ténèbres, les tristesses et les atonies nocturnes qui rendent encore plus adorable la lumière.
Tous mes sentiments furent mis à l’épreuve, tortures ou mortelles agonies qui me firent m’exclamer : « Mon Père, si cela est possible, éloigne de moi ce calice, mais que ta volonté soit faite et non la mienne ».
Lorsque le soleil se leva comme une boule de feu qui paraissait surgir de l’océan déchaîné, Litelantes se réveilla et me dit : « Vous souvenez-vous de la fête qu’ils ont faite là-haut ? Vous avez reçu l’Initiation ».
« Comment ? quoi ? que dites-vous ? la fête ? l’Initiation ? laquelle ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai passé une nuit plus amère que le fiel ».
« Quoi ? » s’exclama Litelantes stupéfaite « alors, aucun souvenir ne s’est imprimé dans votre cerveau physique ? Ne vous souvenez-vous pas de la grande chaîne ? Vous avez oublié les paroles du Grand Initiateur ? ».
Surpris par de telles questions, j’interrogeais Litelantes en disant : « Que m’a dit le Grand Être ? ».
« Il vous a informé », s’exclama la Dame-Adepte « que désormais, vous auriez une double responsabilité pour l’enseignement que vous donnez dans le monde ».
« De plus, dit Litelantes, on vous a vêtu de la tunique de lin blanc des Adeptes de la Fraternité occulte et on vous a remis l’épée flammigère ».
« Ah ! je comprends maintenant. Tandis que je souffrais si amèrement dans mon lit de pénitent et d’anachorète, mon véritable Être intérieur recevait l’Initiation cosmique ».
« Par Dieu et Sainte-Marie ! pourquoi suis-je si maladroit ? ».
« J’ai un peu faim ; il me semble qu’il est l’heure de nous lever pour déjeuner ».
Quelques instants après, Litelantes réunissait un peu de bois mort dans la cuisine qui servit de combustible pour allumer le feu.
Le petit déjeuner était délicieux ; je mangeais avec beaucoup d’appétit après une nuit si douloureuse.
Une nouvelle journée de routine ; je travaillais comme toujours pour gagner mon pain quotidien et me reposais dans mon lit aux environs de midi.
Certes, j’étais éveillé et un peu de repos me semblait juste ; de plus, j’avais le cœur contrit.
Je n’eus alors aucune difficulté pour me coucher en décubitus dorsal, c’est-à-dire sur le dos et le corps bien relaxé. Soudain, en état de veille, je vois quelqu’un entrer dans ma chambre, je le reconnais, c’est un Chela de la Vénérable Grande Loge Blanche.
Ce disciple porte un livre à la main ; il désire me consulter et solliciter une certaine autorisation.
Lorsque je voulus lui répondre, je parlais avec une certaine voix qui me surprit moi-même ; en répondant au travers du larynx créateur, Atman est terriblement Divin.
« Allez, lui dit mon Être réel, accomplissez la mission que l’on vous a confiée ». Le Chela se retira reconnaissant.
Ah ! comme je suis changé. Maintenant oui ! je comprends maintenant ; telles furent mes exclamations après le départ du Chela.
Je me levais très joyeux de mon dur lit pour m’entretenir avec Litelantes ; j’avais besoin de raconter ce qui m’était arrivé. Je ressentis quelque chose de superlatif, comme si à l’intérieur de ma conscience s’était opéré un changement ethnique, transcendant, de type ésotérique divin.
J’attendais avec anxiété la nouvelle nuit ; cette nuit tropicale était pour moi comme le vestibule de la sagesse. Combien je désirais voir devant moi une fois encore le soleil comme une boule de feu se cachant dans les vagues déchaînées de l’océan.
Lorsque la Lune commença à refléter son éclat métallique sur les eaux agitées de la mer des Caraïbes, dans ces instants où les oiseaux du ciel se réunissent dans leurs nids, je dus alors presser Litelantes pour qu’elle en finisse avec ses tâches domestiques.
Cette nuit-là, nous nous couchâmes plus tôt que d’habitude ; j’étais dans l’attente de quelque chose ; je me trouvais dans un état extatique.
Couché encore une fois sur ma dure couche de pénitent et d’anachorète, dans l’asana hindou de l’homme mort, en décubitus dorsal, sur le dos, le corps relaxé, les bras le long des côtes, les talons joints et les doigts de pied en éventail, je restais en état d’alerte-perception, d’alerte-nouveauté.
Soudain, l’affaire d’un millième de seconde, je me souvins d’une lointaine montagne, et ce qui arriva alors fut quelque chose d’insolite, d’inhabituel.
Je me vis là, instantanément, sur la cime lointaine, très loin de mon corps, de mes attachements et de mon mental.
Atman sans attaches, loin du corps dense et en l’absence des véhicules suprasensibles.
Dans ces moments de Samadhi, l’Initiation cosmique reçue la nuit précédente était pour moi un fait palpable, une réalité vivante qui n’avait même pas besoin d’être remémorée.
Quand ma main droite se posa sur ma ceinture dorée, je pus tout heureux me rendre compte que j’avais là l’épée flammigère, exactement du côté droit.
Tous les renseignements donnés par Litelantes s’avéraient exacts pour moi. Comme j’étais heureux d’être maintenant un Homme-Esprit ! certainement vêtu de la tunique de lin blanc.
En pleine ivresse dionysiaque, je me lançais dans l’espace sidéral infini, tout heureux, je m’éloignais de la planète Terre. Plongé dans l’océan de l’esprit universel de vie, je ne voulais plus retourner dans cette vallée d’amertume et je visitais alors beaucoup de demeures planétaires.
En me posant délicatement sur une planète gigantesque de l’infini inaltérable, je dégainais l’épée flamboyante et m’exclamais : « Je domine tout ceci ».
« L’homme est appelé à être le gouverneur de toute la création », répondit un Hiérophante qui se trouvait à côté de moi.
Je rangeais l’épée flammigère dans son fourreau doré et, plongeant encore une fois dans les eaux dormantes de la vie, je réalisais une série d’invocations et d’expériences extraordinaires.
« Corps bouddhique, venez à moi ! ». Répondant à mon appel, je vis venir à moi la belle Hélène, Guenièvre, la Reine des Djinns, mon adorable âme spirituelle.
Elle entra en moi et moi en elle, et tous les deux nous formâmes le célèbre Atman-Bouddhi dont parle tant la Théosophie orientale. Avec juste raison, on a toujours dit que la Bouddhi (l’Âme spirituelle) est comme un vase d’albâtre fin et transparent où brûle la flamme de Prajna (Atman).
En continuant dans l’ordre ces singulières invocations faites du fond même du chaos, j’appelais alors mon Âme humaine en disant : « corps causal, venez à moi ! ».
Je vis mon Âme humaine revêtue glorieusement du véhicule causal (Manas supérieur théosophique).
Combien intéressant fut ce moment où mon Âme humaine entra heureuse en moi !
Dans ces moments, j’intégrais d’une façon extraordinairement brillante la Triade théosophique connue sous les termes Sanskrits : Atman-Bouddhi-Manas.
Incontestablement, Atman, c’est-à-dire l’Intime, a deux Âmes. La première est l’Âme spirituelle (Bouddhi) qui est féminine. La seconde est l’Âme humaine (Manas supérieur) qui est masculine.
Par la suite, ivre d’extase, j’appelais mon Mental ainsi : « corps mental, venez à moi ! ».
Je dus répéter plusieurs fois l’invocation, car le Mental tarde à obéir, mais à la fin, il se présenta avec beaucoup de révérence en disant :
« Maître, me voici, j’ai accouru à ton appel, pardonne-moi d’avoir tardé ! ai-je bien exécuté tes ordres ? ».
Au moment où j’allais répondre, la voix solennelle de ma Monade pythagoricienne sortit de mon intérieur profond et dit : « Oui ! vous avez bien obéi, entrez ».
Cette voix était comme celle du Ruach Elohim qui, selon Moïse, façonnait les eaux à l’aube de la vie.
Il n’est pas inutile de dire avec grande insistance que je terminais ces invocations en appelant mon corps astral : celui-ci tarda également un peu à répondre à mon appel ésotérique, mais finalement, il entra en moi.
Revêtu alors de mes véhicules suprasensibles, j’aurais pu appeler depuis le Chaos ou Abîme primordial mon corps physique qui, dans ces moments, gisait dans le dur lit de pénitent et d’anachorète, et il est clair que ce corps aurait aussi accouru à mon appel.
Ceci n’est jamais impossible : mon corps physique qui, dans ces moments si intéressants, gisait dans son lit dur, aurait pu, avec l’aide du quatrième aspect de Devi Kundalini, abandonner la région tridimensionnelle d’Euclide pour accourir à mon appel.
Mais je préférais alors resurgir de ce Vacuum, dans le sens d’espace plein, illimité et profond, pour retourner à la planète Terre.
Je ressemblais, dans ces moments, à un rayon solitaire surgissant de l’Abîme de la Grande Mère.
Le retour à cette planète d’amertume gouvernée par quarante-huit lois se fit relativement rapidement.
Je déclare franchement et sans ambages : c’est avec une entière Autoconscience que je réintégrais mon corps physique, en entrant dans ce dernier par cette merveilleuse porte de l’âme citée par Descartes. Je me réfère ici à la glande pinéale.
Il est dommage que la philosophie cartésienne ignore ce qu’est la Connaissance objective.
Puisqu’un tel type de connaissance pure est accessible à mes facultés cognitives, j’ai voulu écrire ces lignes pour le bien de nos très chers lecteurs.
Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.