Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Les Trois Montagnes
La Dame éternelle, l’Âme-Esprit (Bouddhi), exige toujours de son chevalier (l’Âme humaine, le Manas supérieur) toutes sortes de sacrifices inouïs et d’exploits prodigieux.
Elle, la Divine Épouse parfaite, est Guenièvre, la Reine des Djinns, celle qui versait le vin à Lancelot.
Vin délicieux de la spiritualité transcendante, dans les coupes initiatiques de Sukra et de Manti.
Coupes qui, en somme, ne sont que le Saint-Graal avec sa signification de Calice de la boisson suprême ou nectar initiatique des Dieux saints.
Heureux le chevalier qui, après la lutte difficile, célèbre ses fiançailles avec la Reine des Djinns !
Il est écrit en lettres d’or dans le livre de la vie, qu’à l’intérieur de Bouddhi (l’Âme spirituelle), comme un vase d’albâtre fin et transparent, brûle la flamme de Prajna (l’Être).
Une nuit de délices indicibles, j’eus la chance de rencontrer ma bien-aimée aux abords secrets de la Deuxième Montagne.
Sur le sentier solitaire avançait lentement le carrosse de ma promise.
La Légende des siècles dit que la marquise de Réaupré se promenait dans une voiture à la beauté singulière, car elle était faite de porcelaine pure, mais le carrosse triomphal de ma Walkyrie adorable ressemblait beaucoup plus à cette autre voiture qu’utilisait au temps du Rococo la femme du duc de Clermont : voiture splendide avec un attelage de six chevaux ferrés d’argent et aux roues cerclées du même métal.
Le carrosse triomphal de mon adorée s’arrête devant un palais de porphyre lumineux à la richesse et à la splendeur de l’Orient, aux murs et aux caissons éclatants.
Le splendide véhicule s’arrête devant les portes de bronze resplendissant qui étonnent de tant de majesté.
La voiture est vite entourée par un aimable chœur ; chevaliers, princes et nobles distingués ; jolies dames et délicats enfants.
Quelqu’un fait signe et j’obéis ; j’avance vers le carrosse de l’amour, je vois à travers les cristaux du bonheur ma Walkyrie (Bouddhi).
Elle, parée de la robe nuptiale, l’habit des Noces de l’Âme, ma promise est arrivée dans sa voiture resplendissante pour les fiançailles.
Me marier devant le saint Autel avec mon Âme jumelle, la Bouddhi théosophique, quelle chance, mon Dieu ! Mais on me dit que je devais attendre encore un peu.
La virile pourvoyeuse de la force d’en haut m’ajourna et je souffris l’indicible.
À cette époque, je dus m’immerger profondément dans les Mystères sacrés de Minna, les effrayantes ténèbres lunaires d’un amour qui est le frère jumeau de la mort.
Je travaillais intensément dans la superobscurité du silence et l’auguste secret des sages.
Je dus attendre un temps, des temps et la moitié. Mais je soupirais après Guenièvre, la Reine des Djinns (mon Âme spirituelle).
Une nuit, les étoiles scintillantes dans l’espace infini semblèrent revêtir un nouvel aspect.
Loin de l’agitation du monde, je me trouvais en extase, la porte de ma chambre demeurait hermétiquement fermée.
Ce fut certainement alors que je célébrais les noces avec mon Adorée (Bouddhi) ; elle entra en moi et je me perdis en elle.
En ces instants de bonheur, le Soleil de Minuit (le Logos solaire) brilla intensément.
Je me sentis intégralement transformé ; le fameux chakra Sahasrara, le Lotus aux Mille pétales, la Couronne des Saints, resplendit victorieusement dans ma glande pinéale, et j’entrais dans cet état connu des Hindous sous le terme sanscrit de Paramananda (Suprême félicité spirituelle).
Ce fut alors que j’éprouvais la nécessité de me convertir en un authentique et légitime Brahmavid-Varishtha.
Les mille Yoga-Nadis du Sahasrara me conférèrent le pouvoir sur certaines forces subtiles de la nature.
Bouddhi, ma Guenièvre, mon Âme spirituelle, en plus de porter le Shiva-Shakti-Tattva au maximum de son activité vibratoire, avait amené le Padma coronaire à un état d’intenses fonctions mystiques.
Alors je me vis, converti en Messager de la Nouvelle Ère du Verseau, enseignant à l’humanité une doctrine si neuve et si révolutionnaire, et cependant si ancienne.
Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre, l’Œil de Diamant (la Pinéale) me permit de voir d’innombrables ennemis. Il est évident que la diffusion de la Gnose dans son aspect révolutionnaire augmentera chaque fois plus le nombre de mes adversaires.
Il n’est pas superflu de dire qu’après ce grand événement cosmique, il a fallu qu’un certain rite nuptial se réalise dans un Temple. Un grand nombre de personnes assistèrent à ce festival de l’amour.
Incontestablement, à la Cinquième Initiation du Feu, j’avais incarné mon Âme humaine (le Manas supérieur de la Théosophie).
Plus tard, ô Dieux ! par ces épousailles alchimiques et kabbalistes j’incarnais aussi mon Âme spirituelle (la Bouddhi).
Ostensiblement, au cœur de cette dernière brûle toujours de façon inaltérable la flamme de Prajna (l’Intime).
Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.