Écrit par : Gnostic Instructor Catégorie : Gnose du Buddha Dharma
Comme nous l’avons étudié dans les récentes conférences, vous vous rappelez que les Trois Joyaux sont le Bouddha, le Dharma, et le Sangha. Ces Trois Joyaux ont des niveaux d’application en relation à notre étude du Dharma, ou cette sagesse qui nous conduit à la réalisation du Dharma lui-même.
Nous avons expliqué précédemment que le mot Dharma a deux implications ou deux significations.
- La première est cet état d’existence ou Conscience dans laquelle la souffrance a cessé, et c’est un état de cessation ; un état dans lequel la nature primordiale du mental est manifeste et claire.
- La seconde application ou signification du Dharma est le chemin qui conduit à la cessation ou cet état d’expérience.
Ces Trois Joyaux sont d’une haute importance pour tout Être qui cherche à s’échapper de la souffrance, à transcender la souffrance, à se défaire de toutes formes de souffrance. Dans le Bouddhisme, l’appui sur les Trois Joyaux est dénommé trouver refuge. Cela vient de la notion selon laquelle quand nous sommes au milieu de la souffrance ou de la douleur, nous avons besoin de protection, nous avons besoin d’aide, nous avons besoin d’une certaine médecine ou défenseur pour nous protéger contre cette douleur, contre cette souffrance. Alors, toute personne qui entre dans le courant du Bouddhisme, la première chose qu’elle fait, qu’elle soit profane ou moine, c’est trouver refuge, et dans la plupart des pratiques ils prendront refuge. Pour les Bouddhistes il s’agit simplement de dire une prière, «Je trouve refuge dans le Bouddha, je trouve refuge dans le Dharma, Je prends refuge dans le Sangha». Cette prière est commune à toutes les formes de Bouddhisme. Mais trouver refuge en réalité, en vrai, dans la vérité, exige quelque chose d’expérimentale, pas simplement une affirmation, ou une croyance, ou une prière. La prière, l’aspiration, pour recevoir la protection de ces Trois Joyaux, ou pour trouver refuge dans ces joyaux, pour que ces joyaux soient notre protection et notre défense, exige que nous parcourions des étapes, consciemment, par expérience, arriver à cela, par expérience, de manière pratique. Alors ce n’est pas une affaire de croyance, ce n’est pas seulement une affaire de porter des robes, ou ressembler à un Bouddhiste, ou avoir un nom qui est peut-être un nom Bouddhiste, ou venant de cette culture. Trouver refuge dans les Trois Joyaux est quelque chose d’interne ; c’est quelque chose de psychologique.
Nous avons parlé précédemment de l’explication externe de ces Trois Joyaux, mais ce qui nous concerne dans la Gnose, évidement, est la connaissance expérimentale, qui est la signification du mot Gnose : la connaissance à laquelle nous parvenons par notre expérience personnelle, consciemment. De ce point de vue, nous pouvons voir que les Trois Joyaux doivent être alors quelque chose que nous pouvons expérimenter Gnostiquement, ou, en d’autres termes, à travers notre expérience personnelle.
Ce n’est pas quelque chose d’externe à nous, quelque chose dont on peut dépendre en relation avec les phénomènes externes. C’est parce que nous savons, dans cet enseignement, que tout changement véritable, toute altération fondamentale du cours de notre vie, doit émerger de notre intérieur. Tout changement de circonstances, tout changement d’apparences physiques, est temporaire, et n’est qu’illusion. Le véritable changement vient de l’intérieur ; le véritable changement est psychologique, conscient. Alors ces Trois Joyaux, où nous trouvons le véritable refuge, et la véritable protection, sont à l’intérieur.
Pour que nous puissions arriver à cette expérience, la connaissance de cela, exige que nous fassions un grand pas ; nous devons faire un effort suprême. Ce n’est pas facile. Nous, en tant qu’Occidentaux spécialement, cherchons toujours le chemin le plus facile, le chemin le plus rapide, le chemin le moins douloureux. La véritable Gnose de la vérité, du Dharma, ne s’acquiert pas aisément. Et encore une fois, l’obstacle à cela n’est pas à l’extérieur de nous ; l’obstacle au Dharma est notre propre mental. Le seul obstacle auquel nous faisons face dans notre aspiration à trouver refuge dans le Bouddha, ou dans le Dharma, ou dans le Sangha, est notre propre mental. C’est parce que nous trouvons déjà refuge, mais pas là où nous devrions.
Notre Refuge dans le Mental
Quand nous entendons parler d’un tel enseignement et que nous avons été instruit par un enseignant ou reçu un enseignement ou avions l’expérience d’une communauté spirituelle pour laquelle nous sentons une certaine attraction, ou sentons que nous aimerions appartenir à ce Sangha, nous devons d’abord réaliser que pour trouver véritablement refuge dans un Sangha authentique, dans un Dharma authentique, ou un Bouddha authentique, nous devons d’abord abandonner le refuge duquel nous dépendons actuellement ; ceci est la difficulté.
Actuellement, nous avons déjà trouvé refuge dans notre « Moi », dans l’ego. Tels que nous sommes, en ce moment, nous trouvons refuge dans un faux sentiment du soi, un sentiment d’identité qui est basé sur des mauvaises transformations des impressions, des phénomènes, des pensées, des sentiments, des sensations. Avec notre volonté personnelle nous avons nous-mêmes fabriqué une cage à l’intérieur de laquelle nous nous cachons et trouvons refuge. C’est dénommé la cage de l’ego, parfois nous l’appelons le mental. Des fois nous l’appelons agrégats, ou défauts psychologiques ; dans le Chrétienté on les appelle les sept péchés capitaux.
Ce faux « Moi » est très complexe. Il a plusieurs parties. Cela inclut notre personnalité, que nous avons créée dans cette vie, et c’est notre nom, notre culture, notre héritage, nos expériences avec nos parents et enseignants, amis et famille ; notre langage, l’endroit où nous vivons, l’endroit où nous avons grandi, nos politiques. Toutes ces choses constituent cette personnalité, dans laquelle nous trouvons refuge.
Par trouver refuge je veux dire, quand nous sommes confrontés à des expériences douloureuses de la vie, où cherchons-nous la consolation, ou cherchons-nous la protection ; où cherchons-nous la défense contre les incertitudes et les anxiétés de la vie et de la mort? Nous cherchons la protection dans notre fierté, dans notre colère, dans notre envie, dans notre luxure, et pour notre grand malheur, tous nos amis et famille et les enseignants, les leaders sont en train de faire la même chose, alors nous croyons que c’est la vie. Mais c’est un point de vue erroné. Nous trouvons refuge dans notre travail, dans le fait d’avoir un titre, dans le fait d’être en bonne santé, dans un diplôme, dans une position. Nous trouvons refuge dans l’idée de ce que nous pensons être. Et nous trouvons refuge dans ces concepts mentaux parce que nous savons, au plus profond, que consciemment parlant, psychologiquement parlant, nous sommes nus, nous sommes vulnérables, nous sommes faibles. Pas besoin de grand-chose pour qu’on soit affecté, puisque nous ne sommes qu’un animal intellectuel.
Chacun d’entre nous, en tant que mental, en tant que psyché, peut être brisé facilement par un simple changement au cours de la vie. Et vous pouvez témoigner de cela vous-mêmes, quand vous voyez par exemple, un embouteillage, et vous voyez comment les gens deviennent fous, simplement à cause d’un inconvénient mineur ; ils vont même risquer leurs vies, ou risquer la vie des autres, sans faire attention, parce que leur seule pensée ne concerne que leurs intentions égoïstes. Nous pouvons voir comment un mental peut se briser facilement à cause de l’argent. Toute l’humanité témoigne des personnes faibles d’esprit qui commettent du suicide quand le marché boursier s’effondre. C’est véritablement triste que des gens se tuent à cause de cette illusion qu’on appelle l’argent. Il y a d’innombrables exemples qui illustrent la faiblesse que nous avons dans notre état actuel.
Mais malheureusement, au lieu de nous confronter à cette faiblesse directement et trouver une véritable source de force sur laquelle nous pouvons compter totalement, nous fabriquons un sentiment du soi que nous soutenons sur la base des petits éléments culturels par lesquels nous sommes attirés parce que nous croyons qu’ils nous donneront la sécurité. Le principal, dans ces moments, c’est l’argent. Nous avons cette notion erronée que l’argent nous assure la sécurité contre les incertitudes de la vie. Et c’est une illusion extrêmement répandue et puissante. Nous croyons que si nous avons une certaine quantité d’argent, d’une manière ou d’une autre cela va nous protéger de nos problèmes, du stress, de l’anxiété, de l’inquiétude. Nous les Gnostiques, ne dénions pas le fait que l’argent soit un outil qui peut être utilisé pour résoudre certains types de problèmes ; mais, en lui-même, ce n’est qu’un outil. La question n’est pas si nous avons de l’argent ou pas ; la question est notre relation psychologique avec cela. La dépendance psychologique à l’argent est une forme d’esclavage. C’est un esclavage psychologique que nous accueillons parce que nous croyons que le sentiment que nous avons du fait d’avoir de l’argent est un sentiment sûr de sécurité, mais ce n’est qu’une illusion.
Nous trouvons refuge dans ce sentiment de soi, la personnalité derrière laquelle se cachent plusieurs désirs conflictuels, parce que nous n’avons pas encore compris ce que nous sommes réellement et ce que nous avons réellement à l’intérieur. Nous avons été induit en erreur ; nous nous sommes trompés.
Pour trouver réellement refuge dans les Trois Joyaux, nous devons aller au-delà des significations externes littérales de ces mots ; nous devons réaliser que ces Trois Joyaux sont à l’intérieur de nous. Et comme nous en avons parlé dans la conférence précédente, pour faire cela nous étudions d’abord le Dharma ; nous étudions l’enseignement lui-même ; l’enseignement qui conduit à la cessation de la douleur, la cessation du doute et de la peur, la vulnérabilité et l’anxiété ; la cessation de toutes formes de souffrance. Nous étudions cet état de Conscience en réalisant le chemin qui conduit à cela. Quand nous activons et utilisons le Dharma à l’intérieur de nous, nous commençons à comprendre ce que veut dire réellement le Sangha ; et ce sont ces initiés qui ont expérimenté et expérimentent et réalisent le Dharma en eux-mêmes. Les initiés éveillés en d’autres termes : les Anges, les Devas, les Bouddhas, les Bodhisattvas ; quel que soit le nom, ce sont les Êtres qui éveillent la Conscience, éliment l’ego, deviennent purs. Une fois que nous comprenons cela en pratique, par expérience, par notre expérience personnelle de cela, nous pouvons commencer à voir ou à saisir quelque chose de ce qu’est un Bouddha. Alors sur notre chemin vers l’état de liberté, nous commençons avec le Dharma ; cependant, dans le fait de trouver véritablement refuge, les choses marchent un peu différemment.
Prendre un Vrai Refuge
Quand nous sommes prêts à trouver refuge de manière pratique en nous-mêmes, à trouver les Trois Joyaux à l’intérieur, alors nous cherchons un niveau plus profond de la signification des Trois Joyaux, et dans ce contexte nous ne pouvons pas commencer avec le Dharma. De ce point de vue, nous ne pouvons pas regarder le Dharma comme le premier endroit où nous devons trouver refuge en nous-mêmes, parce que nous n’avons pas encore le Dharma ou la vérité ; nous ne connaissons pas encore la vérité. Nous sommes embouteillés dans l’ego ; nous sommes embouteillés dans une mauvaise perception, des vues erronées, l’illusion que d’une certaine manière ce « Moi » existe. Ainsi par le fait de cette vision obscurcie, le Dharma que nous apprenons s’obscurcit par notre mental même. Le Dharma que nous acquérons quand nous cherchons à comprendre ce qu’est le Dharma, quand nous internalisons ce Dharma, est peu fiable à cause de notre propre mental. C’est pourquoi plusieurs de ceux qui étudient le Dharma ou la Gnose, étudient la connaissance, étudient les enseignements, se confondent, et sont induits en erreur par leurs concepts personnels du Dharma ou de la vérité, et en retour induisent les autres en erreur. Alors quand nous l’observons de ce niveau plus profond, quand nous voulons trouver refuge en pratique en nous-mêmes, nous ne pouvons pas compter sur le Dharma dans notre propre mental. Il est mieux pour nous de maintenir un mental ouvert, accompagné de la Conscience de notre illusion personnelle et potentielle de mal interpréter ou de mal comprendre les enseignements. Nous devons être prêts à tout moment à réviser nos concepts et se tenir corrects. Évidemment, nous préférons être des experts, et nous ne pouvons pas être corrigés. C’est à cause de notre orgueil, qui dans le contexte du Dharma, devient l’orgueil mystique.
De même, quand nous cherchons un havre fiable de refuge pratique, de manière ultime nous ne pouvons pas compter sur le Sangha. Tout membre d’un Sangha peut tomber ; tout membre du Sangha peut se tromper, parce qu’ils ne sont pas encore des Bouddhas ; ils ont également une vue erronée, une fausse perception, et croient en leur vues erronées, et peuvent induire les autres en erreur.
Alors quand nous cherchons un Joyau fiable pour y trouver refuge, nous devons aller directement à notre Bouddha Intime. Pratiquement parlant, c’est dans notre Bouddha que nous devons trouver refuge. Mais encore une fois, ce n’est pas sur la base de la croyance, ce n’est pas seulement une prière que nous répétons mécaniquement. C’est quelque chose que nous devons expérimenter ; c’est quelque chose que nous devons réaliser d’instant en instant, pour le rendre réel ; ne pas y penser uniquement, ne pas seulement élaborer une image théorique et conceptuelle de ce qu’est le Dharma, le Bouddha, et le Sangha, mais plutôt trouver réellement refuge en terme pratiques, d’instant en instant. C’est très important pour nous de comprendre clairement. Sans comprendre cela, toutes ces études sont dénuées de sens. Toutes les études de la Kabbale et du Yoga du Rêve, de l’Alchimie et du Tantra sont dénuées de sens si nous ne comprenons pas ce que cela signifie de trouver refuge dans le Bouddha ici et maintenant, à l’intérieur de vous-mêmes. Pour faire cela, nous devons savoir ce qu’est ce Bouddha, et comment avoir accès à lui, pas seulement théoriquement, mais de manière pratique, de manière expérimentale, être capable de le faire.
Alors qu’est-ce-que ce Bouddha Intime? Dans le Mahayana Uttaratantrashastra, qui est l’un des cinq enseignements Tantriques donnés par le Bouddha Maitreya, ces Trois Joyaux sont enseignés très clairement par le Bouddha Maitreya, spécifiquement concernant la nature du Bouddha, et comment nous atteignons et avons accès à la connaissance directe de notre Bouddha Intime. Pour comprendre quelque chose concernant le Bouddha, je vais vous lire un court passage de cette écriture :
«Le Bouddha est sans commencement, milieu, ou fin.
Il est la paix elle-même, pleinement auto-éveillé, et auto-extensible dans la Bouddhéité.
Pour avoir atteint cet état, il montre le chemin permanent indestructible à ceux qui n’ont aucune réalisation pour le réaliser.
Brandissant l’épée suprême et le vajra de la connaissance et de l’amour compassion, il détruit la graine de la souffrance et détruit le mur de doutes le long duquel elle encercle le buisson de diverses vues.
Je me prosterne devant ce Bouddha, Être incréé et spontanément présent, sans une réalisation sujette aux conditions externes.
Brandissant la connaissance, l’amour compatissant, et l’habileté ; sa nature est sans commencement, milieu, ou fin.»
Ceci est à l’intérieur de nous. Cet état de Conscience est lié au Dharmadhatu, l’Absolu, Shunyata, le Vide, le Néant. C’est une réalité vibrante qui est à l’intérieur, pas à l’extérieur. Quand nous étudions le Vide, l’Absolu, le Bouddha, notre mental aura tendance à penser à cela comme quelque chose à l’extérieur de nous, comme quelque chose inatteignable, d’impossible, d’inconcevable. C’est inconcevable parce que c’est au-delà de l’intellect, mais pas impossible. Nous pouvons expérimenter l’état de notre propre Bouddha Intime, dans sa profondeur ultime, et l’indication en est donnée dans cette Écriture : Conscience spontanée, sans artifices, incréée.
En cet instant, videz votre mental de toute chose. Devenez celui qui perçoit purement, percevant uniquement, ne pas penser, ne pas se rappeler, ne pas être dans l’attente ou se mettre à repenser. Devenez pleinement avec engagement conscient de tous vos sens, simultanément, de votre corps entier, et arrêtez-vous sur cette sensation ; visuelle, auditif, tactile, tout. Devenez la perception pure sans penser, et vous commencez par sentir quelque chose, quelque chose de nouveau, quelque chose de différent. Cela pourrait paraître un peu bizarre, un peu inhabituel. Mais cet état de perception active, spontanée, sans artifices est la porte. C’est la porte où vous trouvez refuge expérimentalement dans votre propre Bouddha qui est à l’intérieur de vous. Et c’est parce que notre propre Bouddha Intime a planté à l’intérieur de nous sa nature : la nature du Bouddha (la Bouddhadhatu, Tata-gatagarba, l’Essence, la Conscience).
La Conscience libre, l’Essence, est complètement pure. La Conscience libre que nous avons est sans peur, elle n’a pas de colère, elle n’a pas d’orgueil. Elle est au-delà la souffrance ; elle est l’état naturel primordial du mental. Elle est la paix parfaite, la sérénité, la compassion, l’amour, la sagesse. Toutes ses vertus sont radiantes naturellement à l’intérieur de la Conscience.
Malheureusement, notre Conscience s’est embouteillée dans cette identité erronée du soi, notre fausse identité, qui porte notre nom, nos souvenirs, nos expériences, nos doutes, nos peurs, tous nos désirs animaux. Notre Conscience s’est embouteillée ; mais, même embouteillée, elle demeure pure. C’est très important à saisir : même quand la Conscience est embouteillée dans l’ego, la Conscience elle-même est pure, non souillée, et chacun d’entre nous à cela à l’intérieur. C’est l’endroit où trouver refuge.
Ouvrez votre imagination, et dans le champ de votre œil spirituel. Imaginez une immense cité avec beaucoup de voisins différents, plusieurs différents types de régions ; certaines jolies, certaines effrayantes, certaines pauvres, certaines riches, et cette cité est peuplée par des dizaines de milliers d’entités individuelles qui vaquent à leurs occupations. Cette cité est votre propre mental. Au milieu de cette animation, les endroits animés avec toute la précipitation autour et l’activité, et avec tous les différents types de désirs et de souvenirs, des souvenirs et inquiétudes, des espoirs pour l’avenir qui habitent cette cité, au milieu, dans une allée, dans les ordures, se trouve un bébé, pleurant tout seul. Et ce bébé est vous ; c’est votre propre Conscience, l’Essence, qui a été abandonnée, oubliée. C’est pourquoi nous souffrons. Ce bébé est la Bouddhata, la nature du Bouddha ; ce bébé représente votre développement personnel en tant qu’âme. Nous sommes aux premiers niveaux de notre développement et nous sommes très faibles et terrifiés, nus et apeurés, affamés. C’est notre affaire, notre devoir, notre responsabilité, de prendre soin de cet enfant qui se trouve à l’intérieur de nous. Cet enfant est notre Conscience personnelle, l’embryon de notre âme, l’embryon du Bouddha. Quand nous utilisons la Conscience, quand nous commençons à en prendre soin, à faire attention, à ne pas être une victime de cette cité psychologique chaotique, à ne pas simplement être pris dans tous les désirs conflictuels et drames qui se déroulent dans notre cité psychologique, mais qu’au contraire nous renforçons cet enfant, par la Conscience, par l’attention, par la transmutation, par la Méditation, l’enfant devient fort, et rapidement cet enfant peut grandir très rapidement pourvu que nous prenions le temps et fassions l’effort. L’enfant de notre Conscience peut se développer rapidement et nous pouvons rapidement commencer à expérimenter le vrai refuge que la Conscience peut nous procurer. C’est quelque chose dont nous avons parlé dans la conférence précédente : l’espace intime de sérénité, un environnement psychologique à l’intérieur duquel nous pouvons expérimenter une grande paix, même si nos circonstances ne sont pas paisibles. Cela ne survient pas mécaniquement, par l’évolution, ou par la chance. Cela viendra uniquement par la volonté, par les causes que nous avons établies.
C’est le premier critère pour trouver refuge ; et c’est : commencer par éveiller notre Conscience.
Éveiller la Conscience
L’éveil de notre Conscience ne va pas se produire dans le futur ; il ne va pas se produire demain. Il se produit maintenant, tant que nous activons et utilisons la Conscience que nous avons ; et c’est, en de simples termes, d’exercer la volonté juste, de prendre le contrôle psychologique, de prendre contrôle de notre mental, de ne pas permettre à notre mental de contrôler notre Conscience, mais de le contrôler, de prendre contrôle de nous-mêmes.
Cela doit d’abord se faire ici et maintenant, physiquement, dans notre corps physique, dans toutes nos activités, qu’elles soient passionnantes ou ennuyeuses – diriger notre propre Conscience à volonté. Cela se fait, en synthèse, en apprenant comment contrôler consciemment nos trois cerveaux : établir un centre permanent de gravité dans notre Conscience. En d’autres termes :
- Nous ne nous laissons plus emporter par nos pensées, par notre mental pensant, par l’intellect.
- Nous ne nous laissons plus également emporter par nos émotions dans le cerveau émotionnel.
- Troisièmement, nous ne nous laissons plus emporter par les impulsions instinctives, sexuelles, motrices liées au troisième cerveau.
En tout moment quelconque, en tout endroit ou place, quel que soit ce que l’intellect dit, quel que soit ce que notre cœur dit, quels que soient ce que nos instincts ou comportements mécaniques ou désirs sexuels disent, nous prenons contrôle consciemment et faisons ce que nous savons être juste. C’est aussi simple. Nous écoutons la Conscience.
La conscience est une partie de la Conscience. La Conscience est notre habileté à percevoir, la pure perception. La Conscience est notre habileté à percevoir ce qui est juste et faux, et elle est lié à l’intuition. Quand nous l’étudions, nous l’appelons équilibre psychologique.
Équilibre Psychologique
L’équilibre psychologique est un état de stabilité psychologique, et dans cet état d’équilibre, nous, en tant que Conscience pouvons contrôler les impulsions qui émergent de nos trois cerveaux, consciemment, même avec un impact puissant, nous ne perdons pas le contrôle du mental. C’est le défi. Même quand vous êtes pris dans un trafic, ou quelqu’un traverse la route brusquement devant vous, ou quelqu’un est impoli, ou si quelqu’un est déloyal envers vous, ou vous avez un grand échec en affaire dans la vie, ou vous avez un grand succès, dans chaque cas, vous maintenez votre équilibre psychologique, vous maintenez une observation consciente et un contrôle conscient sur vos trois cerveaux. C’est la définition du quatrième type de personne, une personne équilibrée ; une personne qui a atteint un équilibre psychologique.
Sans cela, nous ne pouvons pas avancer, ce n’est pas possible. Vous ne pouvez pas aller au-delà et pénétrer les niveaux d’initiation, les niveaux d’éveil dans les mondes internes, jusqu’à ce que vous commandiez le mental ici et maintenant dans le monde physique.
Quand vous pouvez maintenir votre auto-observation et rappel de soi d’instant en instant, et exercer un contrôle conscient sur vos trois cerveaux, vous avez fait un grand pas vers votre Bouddha Intime, parce que vous avez ouvert la porte entre vous : la Conscience. C’est le premier niveau de refuge pratique parce que nous comptons sur la Conscience en tant que guide, protection, et support, au lieu de l’égo. Cela ne veut pas dire que l’égo est déjà mort, mais que nous apprenons seulement à le voir pour ce qu’il est.
Nous devons avoir un contrôle conscient de nous-mêmes. Une fois que nous avons établi cela, en le rendant consistent, pas parfait – la perfection n’y est pas jusqu’à ce que nous l’ayons complètement fait, complètement éveillé et l’ego complètement dissout – mais une fois que nous avons fait un certain progrès en établissant l’équilibre psychologique, que nous avons rendu cet équilibre consistent, nous pouvons aller plus en profondeur et aux niveaux plus profonds dans le fait de trouver refuge.
Initiation et Refuge
L’entrée dans le refuge pratique, intime, se passe en niveaux qui ont des critères qui sont fondamentaux dans le fonctionnement de la nature. Ces critères sont liés au Tantra.
Le premier critère est le développement de l’équilibre psychologique. Sans cela, rien de plus ne peut être atteint. Jusqu’à ce que nous ayons un certain degré de stabilité psychologique, nous resterons à l’extérieur de la porte de la véritable sagesse.
Le chemin pour atteindre l’équilibre psychologique est appelé les Initiations des Mystères Mineurs. Ce sont les épreuves probatoires qui nous sont données par notre propre Bouddha Intime, pour nous tester et nous préparer pour de grands travaux. Nous sommes testés dans les rêves et dans la vie, pour voir comment nous contrôlons nos trois cerveaux et notre Conscience.
Toute personne qui commence à pratiquer ces enseignements sérieusement recevra ces épreuves. Un célibataire, une personne non-mariée peut faire ce travail avec sa propre Conscience, peut établir en eux-mêmes l’équilibre psychologique, peuvent méditer profondément et se transformer, en éliminant plusieurs de leurs défauts qui habitent le mental. Ils peuvent éveiller leur Conscience et atteindre un grand deal de réalisation, de compréhension du Dharma.
Les Mystères Majeurs
Aller au-delà des Mystères Mineurs exige les mystères Tantriques de la coopération sexuelle. Les Mystères Majeurs sont le processus qui consiste à naître à nouveau, et la naissance est toujours un résultat du sexe. Les Mystères Majeurs sont le processus de création de quelque chose de nouveau, une nouvelle sorte de vaisseau, une nouvelle sorte de véhicule : les Corps Solaires, symbolisés dans la mythologie et la religion par un chariot, une arche, un bateau, etc. Les Corps Solaires sont un vaisseau de la Conscience. Ce vaisseau doit être créé de la même façon que toute chose a été créé dans la nature : par le sexe. Dans cette conférence nous n’avons pas le temps d’investiguer les profondeurs de ce mystère, mais il y a plusieurs livres et conférences que vous pouvez étudier à ce propos.
Les Mystères Majeurs exploitent l’énergie sexuelle qui existe en nous pour être transformé et utilisé de la manière Dharmique, de la manière Tantrique, pour vaincre le désir, pour vaincre l’animal qui est à l’intérieur.
Pour résumer ce processus, nous disons qu’il y a des séries d’initiations par lesquelles la Conscience doit passer. C’est la Conscience qui ait face aux épreuves, aux difficultés, aux défis, aux tests, et qui surmontent les épreuves, les défis, les tests, pour que l’Être Intime, le Bouddha Intime, reçoive les initiations, ait de l’avancement, reçoive des dons. Ces initiations sont liées à l’Arbre de Vie, et les décrire en détails exigerait, plusieurs, plusieurs, conférences. Mais en de termes simples, ces initiations commencent avec le monde physique, avec le corps physique, et graduellement, étape par étape, l’initié marche consciemment vers l’intérieur, de corps en corps, de niveau en niveau, de dimension en dimension. Tout au long, elle doit faire face à elle-même, faire face au faux sentiment du soi, et le surmonter.
Une fois que nous nous dominons physiquement, et nous rendons consistent notre équilibre psychologique dans le monde physique, nous l’étendons au monde astral ; nous commençons par établir cette Conscience dans nos rêves, lorsque le corps physique se repose.
Vous ne pouvez pas vous éveillez, se soutenir, et contrôler votre équilibre psychologique dans le monde astral si vous ne pouvez pas le faire dans le monde physique. Vous devez commencer ici et maintenant, physiquement. Vous marchez physiquement. C’est difficile, mais cela peut se faire.
Une fois que vous avez commencé par travailler dans le monde astral, l’exigence est que vous apprenez comment contrôler consciemment votre présence astrale, votre Conscience astrale. Nous ne disons pas votre Corps Astral parce que vous devez le créer d’abord à travers les Mystères Majeurs. Même les personnes non mariées peuvent travailler pour dominer leur expérience astrale, mais elles ne peuvent pas créer un Corps Astral. Dans le Bouddhisme Tibétain le Corps Astral s’appelle le corps d’illusion, le corps illusoire ; il y en a un qui doit être détruit et l’autre qui doit être créé.
Du travail conscient pour établir l’équilibre psychologique au niveau du monde astral, nous allons plus profond au Corps Mental, le corps de la pensée, et le même processus s’ensuit : développer l’équilibre de la Conscience psychologique dans le monde mental. De là, nous allons au-delà, dans le plan causal, pour développer la domination consciente de notre expérience causale.
Ces niveaux d’existence peuvent sembler très loin de vous, mais ils ne le sont pas. Quand vous êtes dans le monde physique, vos autres corps sont présents ; tous ces aspects de notre psychologie s’interpénètrent. Quand vous êtes dans votre corps physique et que vous expérimentez la sensation de la pensée, vous voyez la réflexion de votre monde mental, votre Corps Mental. Dans notre cas il est lunaire, mécanique, protoplasmique. Les émotions que nous sentons et ressentons sont liées au Corps Astral lunaire, le kama rupa, le «corps du désir». Ce sont de véritables véhicules, vaisseaux, que nous expérimentons physiquement à travers les pensées et les sentiments. Nous commençons par les dominer ici, physiquement, en apprenant à être conscient de nous-mêmes, physiquement, et à contrôler nos centres psychologiques physiquement. Plus tard nous allons en profondeur dans ces mondes pour dominer les autres parties de notre psyché plus directement.
En synthèse, il est nécessaire pour nous de créer les vaisseaux solaires, les Corps Solaires. Ce sont des véhicules de nature supérieure, créés à travers le processus du Tantra, qui est la transmutation de l’énergie sexuelle en accord avec la volonté du Bouddha. Ceci est symbolisé par les sept serpents que nous voyons sur la tête du Bouddha quand il était menacé par les flots, quand Mucalinda vient l’aider. C’est le roi Naga, le serpent Kundalini, la Mère Divine, qui le protège des flots des eaux et de la pluie. Le Bouddha trouvait refuge dans ses Corps Solaires, dans sa Mère Divine. C’est le symbole de la vie du Bouddha.
C’est ainsi que nous développons la capacité à trouver refuge en nous-mêmes. Ces sept serpents sont liés aux sept premières sphères de l’Arbre de Vie. Quand nous développons l’équilibre psychologique, et que nous commençons à créer ses Corps Solaires. Ils sont une armure. C’est pourquoi ils sont appelés To Soma Heliakon (Grec) : «Le corps d’or de l’homme solaire». Ils sont une armure pour la Conscience. Ils sont symbolisés dans l’opéra «Carmen» de Bizet par le toréador qui porte une splendide robe d’or. Le toréador est celui qui combat le taureau : l’égo. Mais le toréador s’habille toujours bien, et a une épée, et il symbolise l’âme humaine (Tiphereth), la Conscience, habillée dans ses vêtements (l’habit de noces des Évangiles, les Corps Solaires, l’armure du guerrier). Cette armure procure la protection, le refuge, mais seulement si nous l’utilisons consciemment.
Avoir les Corps Solaires n’est pas une garantie de protection ou de succès. Ce sont des outils que nous pouvons utiliser correctement ou mal : ça dépend de la manière dont nous utilisons notre Conscience d’instant en instant.
Les Trois Montagnes
Créer les Corps Solaires est vraiment facile. À ce stade, les difficultés n’ont pas encore commencé. Créer ces vaisseaux solaires sont uniquement le tout début du travail. C’est seulement la première portion de la Première Montagne, et il y a Trois Montagnes que nous devons parcourir pour atteindre l’Absolu, ou le développement complet de l’être humain.
La Première Montagne est la Montagne de l’Initiation, qui consiste R :
- Sept serpents de feu (les Mystères Majeurs où les Corps Solaires sont créés)
- Les serpents de lumière (les Initiations Vénustes où les Corps Solaires sont perfectionnés)
Ce sont deux grands processus. Dans le premier, les Corps Solaires sont créés, à travers le Tantrisme. Dans le second, les Corps Solaires sont purifiés et préparés pour entrer dans la Seconde Montagne. Mais pour aller à ce point, il y a une grande décision qui doit être prise et c’est lié à la sphère de Tiphereth, l’âme humaine elle-même, la Conscience elle-même, la nature du Bouddha.
Les Deux Chemins
Quand nous avons développé les Corps Astral solaire, Mental solaire, et Causal solaire, nous faisons face à un choix : continuer d’avancer en prenant le Chemin Spiral ou le Chemin Direct. En d’autres termes, continuer comme un Bouddha Pratyeka ou continuer comme un Bodhisattva, et les deux sont très différents.
Les Bouddhas Pratyeka deviennent des Nirvanis, des Arhats, ou des Initiés, qui ont éveillé la Conscience à un certain pourcentage, qui ont créé les Corps Solaires (dans les sept serpents de feu) et qui ont acquis un certain degré de refuge dans le Nirvana ; et ils restent là, travaillant lentement et graduellement, petit à petit, pour se libérer plus. Et c’est un bon chemin ; c’est un chemin d’amour, c’est un chemin de compassion. Mais, il y a un chemin plus grand.
Le Chemin Direct fait passer l’initié par les sept serpents de lumière et ensuite par la Seconde et la Troisième Montagnes. Seuls les Bodhisattvas peuvent accomplir ces grands travaux. Ce chemin est très difficile et très douloureux, et demande une exigence de l’initié qui est presque insupportable : payer l’entièreté de son karma maintenant – le karma que nous avons contracté durant toutes les vies précédentes doivent être payés immédiatement.
La décision qui est faite à ce moment du développement de la Conscience est la décision qui doit être prise par notre Bouddha Intime, par celui qui est à l’intérieur. Et cela dépend de son Dharma, sa vérité ; de ce Bouddha Intime et de son idiosyncrasie.
Au cours de l’évolution de cette humanité, il a existé plusieurs initiés qui ont emprunté le Chemin Spiral, qui sont devenus des initiés éveillés, qui sont devenus des Bouddhas du Nirvana. Un nombre inestimable ont accomplis ce bon travail, et ont acquis une certaine expérience de la cessation de la souffrance. Mais il y en a très peu qui ont eu la force, l’endurance, d’emprunter le Chemin Direct, et ainsi il n’y a pas beaucoup de Bodhisattvas, dans le sens complet du terme.
Niveaux du Sangha
Ici nous mettons la différence entre les deux significations primaires de ce mot. Il y a plusieurs qui aspirent au Chemin du Bodhisattva, qui font les «vœux du Bodhisattva» du Bouddhisme, et qui enseignent et parlent du travail du Bodhisattva, et tout cela est bien et utile ; néanmoins, plusieurs Nirvanis parlent du Chemin du Bodhisattva, plusieurs Bouddhas Pratyekas et plusieurs marcheurs du Chemin du Sravakayana parlent du Chemin du Bodhisattva. Mais il y en a très peu qui deviennent réellement un Bodhisattva dans le sens complet du terme. Très peu. Nous ne pouvons citer que certains : Krishna, Moise, Jésus, certains Dalai Lama (probablement tous les Dalai Lamas), Milarepa, Guru Rinpoche (Padmasambhava), le Bouddha. Tous sont des grands, réellement. Les plus grands leaders, les plus grands messagers étaient des marcheurs du Chemin Direct. C’est ainsi qu’ils ont acquis ces grandes réalisations, ces grandes révélations sur la nature. Les Bodhisattvas sont toujours révolutionnaires.
Ici nous devons aller un peu plus loin dans la compréhension du Sangha, parce que le Sangha a deux vastes niveaux.
Il y a le Sangha des Nirvanis du Chemin Spiral, de ces initiés éveillés qui ont acquis une certaine expérience du Nirvana et un certain éveil mais n’ont pas expérimenté le Chemin du Boddhisattva, alors ils ne peuvent pas l’enseigner. Ils peuvent en parler, ils peuvent s’en référer, ils peuvent en discuter, mais ils ne peuvent pas l’enseigner expérimentalement parce qu’ils ne le parcourent pas.
Le second groupe de Sangha est constitué par les Bodhisattvas eux-mêmes qui sont toujours révolutionnaires, qui sont controversés, qui sont toujours trahis ; c’est la nature de ce chemin. Les marcheurs du Chemin du Bodhisattva font face à toutes les grandes difficultés, les plus grandes épreuves, les plus grandes souffrances, mais ils reçoivent également les plus grands triomphes.
Les initiés du Chemin du Bodhisattva sont les seuls qui peuvent éveiller le Bouddha à l’intérieur, à son plus haut degré. Le marcheur du Chemin du Bodhisattva est le seul qui peut devenir un Nirmanakaya, un Sambogakaya, ou un Dharmakaya. Ces trois kayas sont liés aux trois plus hauts degrés de développement, les trois sphères au sommet de l’Arbre de Vie. Ces Trois degrés sont atteints après la Résurrection. En d’autres termes, l’initié reflète le drame du Christ. L’initié passe par toutes les épreuves souffrantes et terribles par lesquelles Jésus est passé, et par lesquelles sont passés tous les grands initiés. Ensuite il meurt. Quand il meurt, le Corps de Libération naît. C’est le corps arc-en-ciel. C’est le commencement des Trikayas, et c’est là que l’initié entre dans la Troisième Montagne. Avant d’atteindre ce niveau, l’initié – au moment de choisir le Chemin Direct, au moment de compléter la Seconde Montagne – doit éliminer l’entièreté du faux sens du soi. L’ego entier, tout le karma, doit être vaincu. C’est très difficile. C’est symbolisé par les douze travaux d’Hercules, les travaux du surhumain qui doivent être accomplis.
Ces trois kayas – Nirmanakaya, Sambogakaya, Dharmakaya – sont l’ultime Sangha. C’est le Sangha des Maîtres Ressuscités ; les initiés les plus élevés du cosmos, les véritables Rosicruciens : Maitreya, Guru Rinpoche, Moise, Krishna, Samael. Jésus est le plus élevé, mais toutes les incarnations du Christ, aussi connu en tant que Chenrezig, Avalokiteshvara, Quetzalcoatl, Kuan Yin, et plusieurs autres noms.
Le Dharmakaya est l’ultime expression ou l’ultime véhicule de ce niveau de Sangha. Le Dharmakaya est le corps de vérité ; mais il est invisible à nous, parce que nous ne connaissons pas la vérité. Ainsi, dans leur service compatissant envers tous les Êtres, ces grands Bodhisattvas – encore une fois, seuls les Bodhisttvas peuvent atteindre ces niveaux – utilisent leurs corps inférieurs, qui dans leur ensemble, sont appelés le Rupakaya : les corps de la forme. Ils utilisent ces corps de manifestation pour nous assister parce que c’est le but véritable du Bodhisattva : servir, se sacrifier, aider.
Ces trois kayas, leurs graines, leur potentiel, est à l’intérieur de la nature de votre propre Bouddha. Toute personne peut développer et élaborer, réaliser la nature de leur propre Dharmakaya, leur propre corps de forme, le corps de vérité. Toute personne qui a une volonté suffisante peut le faire. Mais ce n’est pas seulement une idée, ce n’est pas seulement une théorie ; nous devons l’atteindre à travers notre expérience.
Le Dharmakaya est le corps que le Bouddha utilise dans l’Absolu, dans le Vide, dans le Rien. Notre propre Bouddha Intime, dans sa nature, dans son essence, est le Dharmakaya. Le Dharmakaya est quelque chose qui ne peut être conçu. Il ne peut être expliqué, il ne peut être vu ; il n’a pas de commencement, il n’a pas de fin. C’est la sérénité parfaite, la paix parfaite, le sol de l’existence, et aussi de la non-existence. À l’intérieur de la nature de notre Bouddha se trouve la porte vers notre propre Dharmakaya.
Dans le niveau intime de signification des Trois Joyaux :
- Le Bouddha est le Dharmakaya
- Le Dharma est le Sambogakaya
- Le Sangha est le Nirmanakaya
Ces trois kayas ou forces sont à l’intérieur de nous. Ce sont toutes les parties de notre Être, perfectionnées. Ils sont le bout de la pointe de la flèche du Dharma ; le véritable point et la véritable signification que nous visons.
La Gnose en elle-même, cet enseignement, est le Dharma enseigné par le Bouddha Samael. Ce Dharma est maintenu et exprimé par le Sangha de la Gnose, qui sont tous les initiés qui ont réalisé l’enseignement en eux-mêmes – pas ceux qui y croient, ou qui le suivent, ou qui le clament, mais ceux qui la pratiquent.
En d’autres termes, le Dharma Gnostique est un enseignement du Chemin Direct ; ce n’est pas un enseignement du Chemin Spiral.
Le Dharma Gnostique n’est pas un enseignement dont il faut jouer avec ou à prendre à la légère ; c’est très sérieux. Dans d’autres de ces livres, Samael a averti, «Restez loin profanateurs, la Gnose est une épée à double tranchant». La signification de cela est : si nous ne l’utilisons pas de la bonne manière, elle peut nous faire du mal. Cet enseignement est très profond et doit être compris de la bonne manière.
Ces trois aspects dont nous avons discuté pour atteindre la pleine connaissance de notre propre Bouddha, pour trouver refuge dans notre Bouddha Intime, sont :
- Premièrement, éveiller la Conscience, apprendre comment l’utiliser (Les Mystères Mineurs)
- Deuxièmement, entrer dans et passer par toutes les initiations requises (Première et Deuxième Montagnes)
- Troisièmement, atteindre la Résurrection, et aller au-delà (La Troisième Montagne)
Ces trois synthétisent le travail de toute une vie, ils constituent ensemble des volumes et des volumes de connaissance que vous devez acquérir pour vous-mêmes, à travers votre expérience personnelle. Le seul obstacle que vous rencontrez est vous-mêmes.
Apprenez à voir l’illusion de votre «Moi» pour ce qu’il est.
Apprenez à trouver refuge dans la nature de votre Bouddha, qui est vide. On ne le dira jamais assez : la véritable nature de votre mental est vide, claire, ouvert, c’est silencieux.
Un autre terme pour le Dharmakaya ou pour l’Absolu est la Lumière Claire. La Lumière Claire n’est pas un terme littéral. C’est un terme descriptif d’une expérience de la réalité. Samael Aun Weor appelle cela le Vide Illuminant, l’Absolu. C’est la nature ultime de notre mental, qui est le Dharmakaya.
Vos pensées ne sont pas qui vous êtes, votre nom n’est pas qui vous êtes, vos souvenirs, vos désirs ne sont pas réels.
Les seules limitations que vous avez sont auto-créées.
Votre Bouddha n’est pas limité dans son essence, dans sa nature. C’est une vaste étendue de vide, de clarté et d’amour.
Quand vous vous battez contre votre mental, cette connaissance peut être un grand refuge, mais elle doit devenir un Dharma, votre Dharma Gnostique personnel. La vérité expérimentée.
J’ai eu récemment une expérience dans le plan mental, luttant contre un guerrier puissant, qui était terrifiant en apparence, très fort. J’ai remarqué dans cette expérience que quand je croyais qu’il était réel, je ne pouvais pas le blesser avec mon arme. Mais quand je me suis rappelé consciemment que cette entité que je combattais était vide de toute existence inhérente, était une illusion de mon propre mental, je pouvais le blesser ; je pouvais le battre ; et je l’ai fait. Mais c’était uniquement par cette connaissance, consciemment, se rappelant, le regardant, à ce niveau d’existence, et se rappelant, «Il n’est pas réel».
Cette connaissance peut vous aider à transformer votre mental, mais cela demande que vous en deveniez pleinement conscient. Quand vous faites cela, vous pouvez trouver un total refuge dans ces Trois Joyaux.
Q : Quand une personne travaille sur elle-même en passant par certaines épreuves et les réussi, peut-elle encore passer par la même épreuve mais à un niveau différent?
R : Absolument. Nos épreuves et problèmes souvent évoluent en octaves, mais vous devez faire très attention à cela. Si nous faisons face à un défi, une épreuve, une difficulté qui nous est donné pour que nous changions, si nous réussissons et que nous changeons véritablement sincèrement, alors nous allons faire face au même défi après, mais il sera légèrement différent. C’est bien ; nous ne devrions pas le prendre comme si nous avions échoué à la première épreuve. Nous devons considérer l’épreuve et continuer par travailler. Le problème survient quand nous pensons que nous avons échoué ou quand nous pensons que nous avons réussi. Il est nécessaire que nous n’évaluons pas notre progrès avec l’égo. Ce serait comme si nous avions réellement échoué et que l’épreuve se répète simplement encore. Cela peut également se produire. Dans tous les cas, peu importe que nous l’ayons réussi ou échoué, le fait est que nous allons faire face au même défi encore une fois. Nous n’avons pas d’autre choix que d’y faire face encore, et de faire mieux. La spéculation concernant, «Est-ce-que je réussis ou est-ce-que j’échoue?» est simplement une spéculation de l’égo et nous devons rejeter cela.
Q : Maître Samael Aun Weor dit, dans le Yoga du Rêve, que le mental est un instrument réceptif..(inaudible).. cette déclaration seule est si puissante, que si vous vous rappelez vous-mêmes avec cette déclaration uniquement…et vous recevez les impressions, une pensée vient et une autre s’en va, maintenant, après, toutes ces années de Méditation et de travail sur moi-même, j’ai pris goût au silence du mental, et ce qui s’est passé est que, c’est comme si l’égo même laisse faire des fois, et dit, «ok, ici tu veux un goût de ceci.» Et c’est une peur d’avoir un goût à la Conscience ; c’est comme si vous ne savez pas quoi faire avec ce type de loisir, presque. Alors, est-ce vraiment le goût de la Conscience? Ou c’est réellement toujours l’ego qui dit, «OK, ici? Est-ce toujours l’ego même en se laissant aller à cela?
R : l’ego a plusieurs niveaux. Vous pouvez méditer et accéder aux expériences en Méditation et avoir toujours l’ego là, même dans cette expérience. Il y a des niveaux du mental, et lorsque nous pouvons acquérir le silence dans un niveau du mental, dans d’autres niveaux du mental il y aura de l’activité, un peu plus subtile. Alors nous ne devons pas nous identifiez ; c’est la difficulté. Apprendre comment faire cela est purement expérimental. La base de ceci est de retirer votre Conscience de l’élément auquel il est identifié. Et il y a beaucoup d’anecdotes et de techniques que vous pouvez appliquer à cela, que le Maître Samael a enseigné dans ses livres comme la Révolution de la Dialectique. La peur est le plus difficile, parce que la vibration de la peur est si forte et profonde. Alors quand vous atteignez un niveau de Méditation, ou que vous voulez atteindre, et que la peur est un obstacle, je vous propose simplement de méditer… sur cette peur. Ne recherchez plus l’expérience du silence. Ne la cherchez plus. Plutôt, méditez sur cette peur. De cette manière, éventuellement vous allez ôter cette peur et elle ne sera plus un problème.
En réalité, le processus entier pour trouver refuge dans les trois joyaux est un processus de Méditation. Quand je parle de la nécessité de dominer le corps physique et les trois cerveaux, et de développer l’équilibre psychologique, il est impossible de faire cela si nous ne méditons pas. C’est impossible.
La Méditation est la base entière de la Gnose. Si vous ne méditez pas, si vous ne comprenez pas la Méditation, apprenez vous-mêmes comment le faire. Et c’est la révélation ultime concernant la Méditation. Personne ne peut vous apprendre à méditer ; personne. Tout enseignant authentique de Méditation sait cela ; tout véritable maître de Méditation sait qu’il ne peut vous enseigner comment le faire ; vous devez apprendre vous-mêmes. C’est interne, c’est psychologique, c’est un travail avec la Conscience qui ne peut pas se faire théoriquement et ne peut être conceptuel. Dès que vous en faites un concept, vous le perdez. La Méditation n’a rien à voir avec la pensée. Dès que vous avez pensé, «Je suis en train de méditer», vous ne l’êtes pas.
Q : La Méditation peut-elle être guidée de l’extérieur?
R : Non. La Méditation est un processus interne, qui est lié à la Conscience. Pour atteindre le véritable état de Méditation, nous devons abandonner le corps physique à 100%. Si vous écoutez toujours à travers vos oreilles pour être guider, vous resterez toujours dans le corps physique, alors vous n’aurez pas accès au Samadhi.
Le Maïtre Samael a écrit d’une manière très merveilleuse au sujet de l’expérience de la Méditation, et à propos de l’expérience de la réalité, qui est le Vide, dans plusieurs de ses livres, spécialement, Enseignements Cosmiques d’un Lama, et aussi le livre Fondamentaux de l’Éducation Gnostique. L’expérience du Sunyata est possible pour tout étudiant à tout niveau. L’obstacle est votre propre mental, et c’est tout. Si vous avez du courage suffisant pour cesser de penser, d’abandonner les normes, d’abandonner les concepts et opinions, de devenir pure perception, introverti, et abandonner même le corps physique, mais demeurer parfaitement conscient de l’espace vide entre les pensées, vous pouvez pénétrer directement dans l’espace vide et expérimenter votre Dharmakaya personnel, votre Bouddhadhatu personnel, votre état original primordial, qui est la joie. Ceci n’exige aucune technique fantaisiste. Cela ne demande pas des années et des années de Méditation, cela ne demande pas un livre ou un enseignant. Vous pouvez arriver à cela en un instant, mais vous devez savoir comment cultiver les conditions propices pour que cette expérience survienne, et tout cela est à l’intérieur de nous.
Q : Il y a des gens qui disent, «Je dois travailler sur moi demain, parce qu’aujourd’hui est le 16, ou aujourd’hui est une nouvelle lune, ou aujourd’hui est» quel que soit le jour, connecté à un type de «nombre mauvais», alors peu importe le jour, peu importe l’état de la lune, ou ce que vous avez, l’essentiel est…(inaudible)…les enseignements on doit simplement travailler sur soi-même?
R : Oui, nous avons beaucoup d’idées erronées concernant quand nous devrions et quand nous ne devrions pas travailler sur nous-mêmes. En réalité, il y a toutes des excuses, des évasions, le mental cherche toujours des évasions ; des façons d’éviter de voir la vérité. Et il y a d’innombrables exemples de cela, qu’ils soient astrologiques, théoriques ou religieux.
La véritable Gnose arrive quand nous éveillons notre Conscience, maintenant ; peu importe ce qui se passe, peu importe le jour, qu’il fasse jour ou nuit, qu’on soit en bonne santé ou malade, jeune ou âgé. L’héritage que nous avons dans notre Conscience est là, attendant, et si nous cessons de le récupérer, nous ne pouvons que blâmer nous-mêmes.
Q : Diriez-vous que plusieurs étudiants sont préoccupés par l’idée de trouver une épouse alors que leur priorité devrait être de travailler sur leur mental?
R : Je serais d’accord avec cela à cent pour cent. Il n’y a aucun doute à ce propos. Il est vrai que dans le Tantra, l’importance d’une épouse est sujette à une attention particulière, et c’est parce que cette relation apporte les éléments qui sont très nécessaires pour notre développement, mais il y a une chose importante à rappeler : nous devons trouver refuge dans notre Bouddha Intime, pas dans un mariage, pas en quelque chose de physique ou temporel. Ce corps physique passera. Tout mariage passera. Toute situation dans la vie passera. Notre propre Bouddha Intime est toujours là et, en fait, c’est celui qui dirige le cours de la manière dont nous payons notre karma. Si, dans notre travail particulier, il arrive qu’on soit célibataire, c’est parce que c’est ce dont nous avons besoin. Nous devons simplement accepter cela. Cela ne veut pas dire que vous devez vous asseoir et ne pas se socialiser ou ne pas être ouvert à la possibilité d’une relation. Vous devez toujours avoir un mental ouvert, mais vous devez toujours vous rappeler, ce en quoi vous trouvez refuge, dans vos désirs, ou dans la direction de votre Intime?
Cette conférence a été originellement donnée en Anglais par Glorian. La conférence originale est The Three Jewels (3).