Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Enseignements Cosmiques d’un Lama
L’infini et moi, nous restâmes face à face. C’était comme une cohue de chiens informes poursuivant un nuage de titans, les divins nuages du couchant. Dans le fond d’un pourpre écarlate, on vit des choses ineffables. Soudain, la frise obscure s’illumina de soleil et l’or interne et délicat, sidéral et pur, se rompit en éblouissements exquis avec une mystérieuse pâleur de lune et, très lentement, se défit en une vision paisible d’opale et d’argent & Alors, j’abandonnai le corps dense et, vêtu de l’habit de noces de l’âme, j’entrai dans les mondes supérieurs ; ce qui arriva dans ces régions des mille et une nuits, les dieux le savent bien.
Je me vis couché délicieusement dans une royale chambre nuptiale ; c’était l’heure de l’amour, toutes les vagues des fleuves, des fontaines et des mers, chantaient en un choeur ineffable un prélude sur le rythme du Cantique des Cantiques. L’encens béni du parfum exhalé de toutes les fleurs flottait comme un enchantement, irradiant dans les zéphirs, tandis que le bruissement de leurs ailes répétait un concerto de baisers et de soupirs & C’était l’heure nuptiale & La nature encore éblouie sortait du chaos, ivre de jeunesse et de beauté virginale sacrée, se voilant dans un mystérieux sourire.
« Embrasse-moi mon amour », disait l’Eve de la mythologie hébraïque, Kundrige, Hérodiade, la femme du symbole. « Je t’embrasserai d’un baiser sacré comme une sSur, j’abhorre la passion animale, tu le sais & »
Le bois touffu pressentant le jour, peuplait ses arbres de rumeurs ; l’eau, allègre et joueuse, fuyait entre les bambous et les joncs tremblants ; l’ange des brumes secouait les miraculeuses gouttes de ses ailes dans les fleurs… C’était l’heure nuptiale. La terre des mille et une nuits dormait, telle une délicieuse vierge sous le chaste voile et le divin soleil, surprenant son amante, pour la baiser saintement, illumina le ciel. Baigné de splendeur, rempli d’aurore, j’abandonnai la très belle chambre nuptiale et sortis avec elle. Nous marchâmes bien doucement, très doucement & jusqu’au bord d’un vieux précipice.
« Attention ! », s’exclama la jeune fille ; « Epouse ! N’aie crainte », répondis-je, « le danger n’est pas ici : il est déjà passé et se trouvait là-bas, à l’intérieur, dans la chambre nuptiale ».
« Ce n’est pas la fin que tu dois craindre, mais le début, dont le résultat est cet abîme même ». Ces paroles dites d’une voix qui m’étonna moi-même, la jeune fille-amante de la délicieuse épreuve disparut comme par enchantement. Alors, vint à moi le Bien-Aimé (Atman), mon Etre réel, l’Intime, le Maître secret &
Le Bienheureux avança jusqu’à moi, joyeux, comme pour me donner un enseignement et me féliciter tout à la fois.
Le Vénérable venait paré du vêtement sacré des principautés & ses pas étaient précédés de mon âme spirituelle (Bouddhi), laquelle était également parée de ce même vêtement. Moi, la pauvre âme humaine, (le causal ou Manas supérieur de la Théosophie), embrassai, heureux, ma soeur jumelle (Bouddhi).
Le Bienheureux nous regardait et souriait.
« Ah ! », me dis-je en moi-même, « je dois éliminer de ma nature intérieure, l’épouvantable démon de la mauvaise volonté, l’horrible Nebt des mystères égyptiens ; ce serait là le seul moyen de gagner le droit d’utiliser ce vêtement sacré que je vois sur ma soeur et sur mon Bien-Aimé ».
« Les Dieux me concèdent ton trône, ô Râ, ainsi que ton corps glorieux ».
« Ta route, je la parcours ; et, à l’aube, je repousse le démon Nebt qui arrive dissimulé derrière un rideau de flammes (passionnelles) et qui, dans l’étroit et long corridor des épreuves ésotériques, m’attaque à l’improviste ».
« En vérité, j’ai été prévenu bien à l’avance des dangers qui m’attendent ».
« Voici que je prends place dans la barque de Râ et que je reçois les offrandes qui me sont dues ». (Extrait textuel du Livre des Morts de l’ancienne Egypte)
Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !
Si les gens comprenaient ce que cela signifie, s’ils apprenaient à faire la volonté du Père ; s’ils dissolvaient intentionnellement le démon Nebt, le diable de la mauvaise volonté & alors, la Terre se convertirait en un Eden ; chacun apprendrait à respecter le libre-arbitre de ses semblables.
Mais, hélas, tout dans ce monde est perdu ; tous les êtres humains veulent dominer leurs semblables, monter, grimper au sommet de l’échelle, se faire sentir. L’abominable démon Nebt règne puissamment sur la surface de la Terre.
En ces jours inquiétants d’intense travail ésotérique, j’eus à étudier à fond le sinistre démon de la mauvaise volonté ; je veux me référer au terrible Nebt. Il est écrit que n’importe quel intellectuel porte en lui l’horrible Caïphe, le troisième traître d’Hiram Abif. Si Judas, l’épouvantable démon du désir, l’abominable Apopi, est tellement dépravé ; si Pilate, le ténébreux démon du mental, le répugnant démon Haï, nous cause tant de douleur avec ses indignes justifications et ses lavages de mains. Que dirons-nous de l’horrible Caïphe ? Je vis monter le mien de degré en degré, par l’escalier de ma demeure ; il avait indiscutablement un aspect césarien, imposant, terrible.
Il n’est possible de réduire en poussière cosmique le démon pervers de la mauvaise volonté que grâce au pouvoir de la Divine Mère Kundalini, le Serpent igné de nos pouvoirs magiques. Il est indéniable qu’il me fut nécessaire d’étudier minutieusement toutes ces concomitances occultes.
Il est ostensible que ce fut urgent, pour moi, de pénétrer à plusieurs reprises dans la région des causes naturelles, dans le monde de la volonté consciente, dans l’évident propos d’enquêter sur des mystères. Et je naviguai entre les profondes eaux chaotiques de l’espace infini ; je vis, j’entendis des choses extraordinaires qu’il n’est pas donné de comprendre aux pauvres animaux rationnels ; il est clair qu’en état de parfaite lucidité, je reçus une information directe à propos du travail. Je compris intégralement le dégoût de beaucoup de gens ; ceux-ci sont fâchés avec moi injustement, parce que, disent-ils, je n’accepte pas leurs théories. Pauvres créatures !
Dans un Samadhi très profond, je vis de nombreuses barques aux blanches voiles, décorées de multiples symboles de diamant. Des croix, des roses, des étoiles en diamant décorant les vaisseaux mystiques de l’océan profond. Des barques solaires, Mahatmas, Ames-Diamant, Jivanmukta, naviguaient entre les eaux du chaos.
« Quand quelqu’un est très près de Dieu, il doit être très prudent ».
Celui qui élimine le troisième traître d’Hiram Abif, se convertit en Ame-Diamant.
Le livre égyptien de la Demeure Occulte dit : « Moi, Osiris, je tiens en échec les tempêtes du ciel. J’entoure Horus, le Dieu bon, comme avec des bandes et (au moyen du travail ésotérique) le fortifie continuellement ».
« Moi, dont les formes sont diverses et multiples, je reçois mes offrandes aux heures fixées par le destin. Les tempêtes immobilisées sont devant mon visage. Voici que Râ (le Logos) arrive, accompagné de quatre divinités supérieures. Tous parcourent le ciel dans la barque solaire. Moi, Osiris, je pars pour mon voyage à l’heure fixée par le destin. Monté sur le cordage de la barque solaire (ou de Diamant), je commence ma nouvelle existence ».
Ce chapitre est tiré des Enseignements Cosmiques d’un Lama (1970) de Samael Aun Weor.