Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Fondamentaux de l’Éducation Gnostique
Sur le fronton solennel du temple de Delphes se trouvait une inscription hiératique ciselée dans la pierre vive, qui disait : « Nosce Te Ipsum », connais-toi toi même et tu connaîtras l’univers et les Dieux.
La Science transcendantale de la méditation a pour pierre angulaire fondamentale cette devise sacrée des antiques hiérophantes grecs.
Si vraiment, et de façon très sincère, nous voulons établir la base nécessaire à la méditation correcte, il est indispensable de nous comprendre nous-mêmes dans tous les niveaux du mental.
Établir la base correcte de la méditation c’est, en fait, se libérer de l’ambition, de l’égoïsme, de la peur, de la haine, de la convoitise des pouvoirs psychiques, de l’attente anxieuse de résultats, etc.
Il ressort en toute clarté et sans aucun doute possible qu’après que l’on a établi la pierre angulaire fondamentale de la méditation, le mental reste tranquille et dans un profond et puissant silence.
Du point de vue rigoureusement logique ; il s’avère absurde de vouloir expérimenter le Réel sans se connaître soi-même.
Il est urgent de comprendre de façon intégrale et dans toutes les régions du mental chaque problème au moment où il surgit dans le mental, chaque désir, chaque souvenir, chaque défaut psychologique, etc.
Il est certain que durant notre pratique de méditation vont passer sur l’écran du mental, formant une sinistre procession, tous les défauts psychologiques qui nous caractérisent, toutes nos joies et tristesses, nos souvenirs innombrables, les multiples impulsions qui proviennent, soit du monde extérieur, soit du monde intérieur, de même que des désirs de tout genre, des passions de toute espèce, de vieux ressentiments, des haines, etc.
Celui qui veut vraiment établir dans son mental la pierre fondamentale de la méditation, doit porter une pleine attention à ces valeurs positives et négatives de notre entendement et les comprendre de façon intégrale non seulement dans le niveau purement intellectuel mais aussi dans tous les autres plans subconscients, infraconscients et inconscients du mental. Nous ne devons jamais oublier que le mental a beaucoup de niveaux.
L’étude profonde de toutes ces valeurs signifie, en définitive, connaissance de soi-même.
Chaque film qui se déroule sur le plan du mental a un commencement et une fin. Lorsque se termine le défilé des formes, désirs, passions, ambitions, souvenirs…, alors le mental reste tranquille et dans un profond silence, vide de toute espèce de pensées.
Nos étudiants modernes de psychologie se doivent d’expérimenter le Vide Illuminateur. L’irruption du Vide à l’intérieur de notre propre mental permet d’expérimenter, de ressentir, de vivre un élément qui transforme ; cet élément, c’est le Réel.
On doit faire une nette distinction entre un mental qui est tranquille et un mental qui est tranquillisé par la violence.
On doit bien distinguer le mental qui est en silence, d’avec le mental auquel on a imposé de force le silence.
À la lumière de la déduction logique, il nous faut comprendre que lorsque le mental est tranquillisé violemment, tout au fond et dans les autres niveaux il n’est pas tranquille et il lutte pour se libérer.
Du point de vue analytique, nous devons comprendre que lorsque le mental est rendu silencieux par la force, dans le fond il n’est pas en silence, il crie et se désespère affreusement.
La véritable quiétude, le vrai silence naturel et spontané du mental, advient à nous comme une grâce, comme un bonheur, lorsque finit le film très intime de notre propre existence sur l’écran merveilleux de l’intellect.
L’irruption du Vide Illuminateur ne survient que lorsque le mental est naturellement et spontanément tranquille, lorsque le mental se trouve dans un délicieux silence.
Le Vide n’est pas une chose facile à expliquer. Il n’est pas définissable, ni descriptible ; n’importe quel concept que nous pouvons émettre à son sujet manque le point principal.
Le Vide ne peut être décrit ou exprimé avec des mots. Ceci est dû à ce que le langage humain a été créé principalement pour désigner des choses, des pensées et des sentiments existants ; il n’est pas adéquat pour exprimer de façon claire et spécifique des phénomènes, des choses, des sentiments non existants.
Tenter d’expliquer le Vide, de l’enfermer dans les limites d’une langue limitée par les formes de l’existence s’avère, réellement et hors de tout doute, absurde et absolument insensé.
« Le Vide est la Non-Existence, et l’existence n’est pas le Vide. »
« La forme ne diffère pas du Vide, et le Vide ne diffère pas de la forme ».
« La forme est vide et le Vide est forme ; c’est grâce au Vide que les choses existent. »
« Le Vide et l’existence se complètent mutuellement et ne s’opposent pas. Le Vide et l’existence s’incluent et s’étreignent. »
« Lorsque les êtres à la sensibilité normale voient un objet, ils voient seulement son aspect existant, ils ne voient pas son aspect vide. »
« Tout être illuminé peut voir simultanément l’aspect existant et vide de n’importe quelle chose. »
« Le Vide est simplement un terme qui dénote la nature non-substantielle et non-personnelle des êtres, et qui indique l’état d’absolu détachement et d’absolue liberté. »
Les professeurs des écoles, collèges et universités doivent étudier à fond notre Psychologie Révolutionnaire, et ensuite enseigner à leurs étudiants le chemin qui conduit à l’expérimentation du Réel.
Il n’est possible de parvenir à l’expérience du Réel que lorsque la pensée s’est interrompue, a disparu.
L’irruption du Vide nous permet d’expérimenter la claire Lumière de la pure Réalité.
Cette connaissance présente, réellement Vide, sans caractéristique ni couleur, vide de toute nature, est la véritable Réalité, la Bonté universelle.
Ton intelligence, dont la nature véritable est le Vide qui ne doit pas être considéré comme le vide du néant, du rien, mais comme l’Intelligence même sans entraves, brillante, universelle et heureuse, est la Conscience du Bouddha universellement Sage.
Ta propre Conscience vide et l’Intelligence brillante et joyeuse sont inséparables. Leur union donne le Dharma-Kaya : l’état d’Illumination parfaite.
Ta propre Conscience brillante, vide et inséparable du grand Corps de Splendeur, n’a ni naissance ni mort et est l’immuable lumière du Bouddha Amitabha.
Cette Connaissance suffit. Reconnaître le Vide de ta propre Intelligence comme l’état de Bouddha et considérable comme ta propre Conscience, c’est continuer dans l’Esprit divin du Bouddha.
Garde ton intellect de toute distraction durant la méditation, oublie que tu es en méditation, ne penses pas que tu es en train de méditer, car lorsqu’on pense que l’on médite, cette pensée est suffisante pour troubler la méditation. Ton mental doit rester vide si tu veux faire l’expérience du Réel.
Ce chapitre est extrait de Fondamentaux de l’Éducation Gnostique (1970) de Samael Aun Weor.