Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Doctrine Secrète de l’Anahuac
André l’ermite, humble pêcheur, était au service du Christus Jean, jusqu’au moment où il est devenu le disciple du grand Kabire Jésus.
L’Évangile Christique de l’Humanité Solaire nous dit en effet qu’en commençant sa mission ésotérique, le Grand Être alla à Capharnaüm, ville maritime de Galilée, dont le Prophète Ésaïe a dit :
« Le peuple qui se trouvait dans les ténèbres a vu une grande lumière, et la lumière jaillit sur ceux qui, sur la Terre, demeuraient dans l’ombre de la mort. » – Matthieu 4:16
Tout en cheminant le long du rivage de la mer de Galilée, le Logos Solaire prit comme premiers disciples Pierre et André son frère,
« Et il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.» – Matthieu 4:19
André assista Jésus, le Grand Sacerdote Gnostique, lors de la pêche miraculeuse du lac de Génésareth ou Jainésareth, le symbolique lac Jina, où le Feu Sacré réalisa tant de prodiges.
Il est écrit en caractères d’or dans le Livre de la Vie, qu’après la mort du grand Kabire, André a effectué nombre de résurrections et de miracles.
La légende des siècles dit qu’à Nicée rôdaient sept Démons, avides, ténébreux et sinistres, qui assassinaient les voyageurs ; devant le verdict solennel de la conscience publique, André, après les avoir transformés en chiens, les chassa de ces parages.
L’extraordinaire supplice d’André, énigmatique et prodigieux, rendit très célèbre la Croix en X sur laquelle on avait impitoyablement attaché ses membres écartés.
Indubitablement et sans aucune exagération, nous pouvons et devons affirmer solennellement que ce X symbolique, qui est en fait un K grec, fut, est et sera toujours, l’un des symboles les plus précieux de l’ésotérisme Christique.
Plusieurs Fraternités mystiques ont adopté le signe magique d’André, le X, désignant le Crestos, souvent symbolisé par un poisson.
Précisons que l’apôtre André fut spécifiquement adopté par les Fraternités ésotériques d’Écosse. Il est bien connu que ces institutions ont le chardon comme plante symbolique.
Incontestablement, il y a eu en Écosse, durant nombre de siècles, plusieurs Fraternités occultistes de Saint-André du Chardon.
On a souvent répété que des hommes extraordinaires, tels Thomas de Kempis, Geber, Raymond Lulle, Nicolas Flamel, Sendivogius, Albert le Grand, Saint-Thomas-d’Aquin, Wigelius, Roger Bacon, Mathias Kornax, Paracelse, Arnaud de Villeneuve et beaucoup d’autres, furent membres actifs de Fraternités similaires.
Si l’immaculé Agneau de Dieu, qui efface les péchés du monde, porte la Croix symbolique sur son oriflamme, comme l’Hiérophante Jésus sur sa sanglante épaule, et s’il la soutient vaillamment avec la patte, tel qu’on le voit dans certaines images religieuses, c’est parce qu’il a le signe sacré vivement incrusté sur cette même patte.
À ceux qui reçoivent l’Esprit ineffable du Fohat sacré, qui le portent en eux et qui sont par conséquent marqués de son signe glorieux, nous dirons, au nom de la vérité, qu’ils n’ont certainement rien à craindre du Feu élémental.
Ils sont les authentiques Fils du Soleil, les véritables disciples d’Hélios, qui ont pour guide l’astre de leurs ancêtres.
Le signe de la Croix, sublime monogramme du Christ Notre-Seigneur, dont la Croix de Saint-André et la miraculeuse Clé de Saint-Pierre sont deux merveilleuses répliques d’égale valeur alchimique et kabbalistique, est donc l’insigne capable d’assurer la victoire aux travailleurs du « Grand-Œuvre ».
À l’endroit précis où se croisent les bras de la Croix de Palenque est placé l’Arbre de la Vie de la Kabbale hébraïque ; ceci est un véritable prodige du Mexique antique.
« L’Arbre de la Science du Bien et du Mal » et « l’Arbre de la Vie » partagent indubitablement leurs racines.
N’oublions jamais qu’autour de la resplendissante Croix que Constantin a vue dans le monde astral, sont apparues ces paroles prophétiques que, tout joyeux, il fit alors peindre sur son labarum : « In hoc signo vinces » (par ce signe tu vaincras).
La Croix sexuelle, symbole vivant du croisement du Lingam-Yoni, porte l’empreinte indélébile et merveilleuse des trois clous qui furent employés pour immoler le Christ-Matière, image des trois purifications par le fer et par le feu, sans lesquelles le Seigneur Quetzalcóatl, au Mexique, n’aurait pu parvenir à la résurrection.
La Croix est le hiéroglyphe antique, alchimique, du creuset que l’on nommait jadis en français : cruzol, crucible et croiset.
En latin : crucibulum ; creuset a pour racine crux, crucis, croix. Tout ceci nous invite évidemment à la réflexion.
C’est en effet dans le creuset que la matière première du Grand-Œuvre souffre avec une infinie patience la passion du Seigneur.
C’est dans le creuset érotique de l’Alchimie Sexuelle que meurt l’Ego et que renaît l’Oiseau Phénix de ses propres cendres.
INRI : In Necis Renascor Integer (dans la mort renaître intact et pur).
« La mort est engloutie dans la victoire. Où est-il, ô mort, ton aiguillon ? Où est-elle, ô mort, ta victoire ? » — 1 Corinthiens 15: 54, 55
Roger Bacon, dans son œuvre monumentale intitulée Azoth (ouvrage à rapprocher de l’Azug de la puissante sagesse orientale), présente, dans une gravure transcendantale, le premier stade du processus alchimique au moyen d’un cadavre décomposé couché dans la retorte (ou cornue) merveilleuse de l’Alchimie.
Le resplendissant Soleil, la Lune pâle et les divers mondes de notre système solaire d’Ors, avec tous ces signes alchimiques qui leur correspondent par nature, dominent intégralement la scène.
Il s’avère étrange de voir ce cadavre lever la tête comme s’il voulait ressusciter d’entre les morts.
Le noir corbeau de l’Alchimie Sexuelle sépare la chair des os tandis que l’Essence animique quitte le corps.
Cette image du profane mort, ressuscitant par la suite à l’Initiation, au Réel, est, hors de tout doute et sans ambages, un symbole Osirien extraordinaire.
« La chair quitte les os » : phrase liturgique des Fraternités de Saint-André du Chardon et des Fraternités similaires.
Annihilation du cher Ego dans le Laboratorium-Oratorium du Troisième Logos, voilà la profonde signification des tortures d’André sur la terrible X.
Mort terrifiante et indispensable qui jamais ne pourrait être réalisée avec un feu vulgaire.
Manifestement, et suivant l’art alchimique, on a besoin pour ce labeur de l’aide extraordinaire d’un agent occulte, d’un feu secret de type sexuel, lequel, pour donner une idée de son aspect, ressemble bien plus à une eau qu’à une flamme.
Ce feu, ou cette eau ardente, est l’étincelle vitale communiquée par le Logos à la matière inerte ; il est le Fohat divin enfermé dans tout le créé, le Rayon Igné, la Kundalini, le Serpent Sacré de la Sagesse de l’Anahuac s’élevant par le canal médullaire spinal de l’Adepte.
La connexion du Lingam-Yoni sans éjaculation de l’Ens-Seminis est certainement la clé spécifique grâce à laquelle Adam et Ève peuvent éveiller le Serpent de Saturne dans leur anatomie occulte.
Incontestablement, la lecture très attentive d’Artéphius (traitant de l’art occulte de la Pierre Philosophale), de Pontanus (De Lapide Philosophico) et de l’œuvre intitulée « Epistola de Igne Philosophorum » (Épître sur le Feu des Philosophes) s’avère très opportune, parce que dans ces pages immortelles le lecteur pourra trouver de précieuses indications sur la nature et les caractéristiques complètes de ce « Feu aqueux » et de cette « Eau ignée ».
Dans les cours pavées des augustes et saints Temples de l’Anahuac, les candidats à l’initiation humaine et solaire, hommes et femmes, tout en échangeant mutuellement des caresses, réalisaient la connexion du Lingam-Yoni (Phallus Utérus), se retirant ensuite du « coït chimique » sans éjaculer l’Ens-Seminis (l’entité du Semen). C’est ainsi qu’ils réalisaient l’éveil du Serpent saturnien.
La transmutation sexuelle de l’Ens-Seminis en énergie créatrice est, assurément, l’axiome fondamental de la Science Hermétique.
La bipolarisation de ce type extraordinaire d’énergie à l’intérieur de l’organisme humain a été, depuis les temps antiques, analysée très soigneusement dans les Collèges Initiatiques du Mexique, du Pérou, de l’Égypte, du Yucatan, de la Grèce, de l’Inde, du Tibet, de la Phénicie, de la Perse, de la Chaldée, de Troie, de Carthage, etc.
L’ascension miraculeuse de l’énergie séminale jusqu’au cerveau est rendue possible grâce à une paire de cordons nerveux qui s’élèvent en forme de huit à droite et à gauche de l’épine dorsale.
Cette paire de cordons nerveux est connue dans la philosophie chinoise sous les noms classiques de « Yin » et de « Yang », le « Tao » étant le sentier du milieu, le canal médullaire, la voie secrète par où s’élève le Serpent.
Il est indubitable que le premier de ces deux canaux est de nature lunaire, alors que le second est de type solaire. Lorsque les atomes lunaires et solaires entrent en contact dans le Triveni, près du coccyx, le Serpent Igné de nos pouvoirs magiques s’éveille.
Les Kabbalistes hébreux nous parlent du mystérieux Daath, qui apparaît dans « l’Arbre de la Vie », auquel on n’assigne ni nom divin ni chœur angélique d’aucune sorte, et qui ne correspond, non plus, à aucun signe mondain, planète ou élément.
Daath, la mystérieuse Séphirah hébraïque, est produite par la conjonction ésotérique de « Abba », le Père qui est en secret, et de « Ama », la Mère Suprême.
Le Père et la Mère, Osiris et Isis, sont perpétuellement unis dans Jesod, le fondement, la Neuvième Séphirah, le Sexe, mais voilés par le mystère de Daath, ou Connaissance tantrique, laquelle ne se révèle qu’avec le Sahaja Maïthuna (La Magie Sexuelle).
Entre ces deux aspects bipolaires de la Création, notre Père qui est dans le secret et notre Divine Mère Kundalini, le métier à tisser de la vie tisse et détisse sans fin.
La légende des siècles raconte que lorsque Sémélé, la mère de Dionysos, vit Zeus, son amant divin, dans toute sa divine splendeur de Maître de la Foudre, elle fut embrasée et elle périt en donnant prématurément naissance à son fils.
Personne ne peut, assurément, voir Dieu face à face sans mourir. La mort du Moi-même, du Soi-même, est indispensable, avant que l’on puisse contempler la face resplendissante de « l’Ancien des Jours ».
De même que la vie représente un processus d’extériorisation ou d’extraversion graduelle et toujours plus complète, de même la mort de l’Ego est un processus d’introversion progressive, en cela que la conscience individuelle, l’Essence pure, se dépouille lentement de ses vêtements inutiles, tout comme Ishtar dans sa descente symbolique, jusqu’à ce qu’elle soit entièrement nue et éveillée en elle-même devant la Grande Réalité de la Vie libre en son mouvement.
Indubitablement, pour que la Lumière que constitue l’Essence animique embouteillée à présent au milieu de l’Ego animal commence à briller, étinceler et resplendir, on doit la libérer, mais en vérité, je vous dis que ceci n’est possible qu’en passant par la terrible annihilation bouddhique : en dissolvant le Moi, en mourant en nous-mêmes.
L’énergie sexuelle est certainement un pouvoir foudroyant, explosif au plus haut degré, merveilleux. Celui qui apprend à se servir de l’arme érotique, de la lance des pactes magiques, pourra réduire en poussière cosmique le Moi de la Psychologie.
Il n’est pas superflu d’affirmer solennellement que la lance, en tant qu’emblème occulte de la force sexuelle virile, joue un grand rôle dans de nombreuses légendes orientales comme instrument de salut et de libération ; lorsqu’elle est brandie intelligemment, la lance permet à l’ascète gnostique de réduire en cendres cet ensemble d’éléments indésirables qui forment l’Ego, le Moi-même, le Soi-même.
Longin, dans la Passion de Notre-Seigneur Jésus le Christ, remplit le même rôle ésotérique que Saint-Michel et Saint-Georges. Incontestablement, Cadmos, Persée et Jason accomplissent une fonction similaire chez les « païens ».
Embrocher le Dragon ou transpercer d’un coup de lance le flanc du Christ, manier la lance, comme les Chevaliers célestes ou les Héros grecs, est certes une chose profondément significative.
La Croix de Saint-André et la Haste Sainte allégorisent de manière intégrale tout le travail de l’annihilation bouddhique.
Et en parlant avec une profonde vénération de la Croix de Saint-André et de la Sainte Pique, jamais nous ne commettrions la faute impardonnable d’oublier le Saint-Graal.
Les cratères sacrés de toutes les religions représentent l’organe sexuel féminin de la génération et de la régénération, et correspondent certainement au Vase cosmogonique de Platon, à la Coupe d’Hermès et de Salomon et à l’Urne bénie des Mystères antiques.
La mère de notre chair ou la femme au serpent est célèbre dans les traditions mexicaines, qui la représentent déchue de son état primitif de bonheur et d’innocence.
Selon les livres de Zoroastre, le premier homme et la première femme furent créés purs et soumis à Ormuzd, leur créateur. Ahriman les vit et fut jaloux de leur félicité. Il les aborda sous la forme d’un serpent, leur présenta des fruits et les convainquit qu’il était lui-même le créateur de l’univers tout entier. Ils le crurent et, depuis lors, leur nature s’est totalement corrompue.
Les monuments et les traditions des hindous confirment l’histoire d’Adam et Ève et de leur chute. Cette tradition existe également chez les bouddhistes tibétains et était enseignée par les chinois et les anciens perses.
Le péché originel est en effet la racine de l’Ego, la causa causarum du Moi-même, du Soi-même.
Les expiations rituelles que l’on accomplissait chez divers peuples pour purifier l’enfant lors de son entrée dans cette vie, constituent en fait un pacte de « Magie Sexuelle ».
Au Yucatan (Mexique), on portait l’enfant au temple où le Sacerdote versait sur sa tête l’eau destinée au baptême et lui donnait un nom. Aux iles Canaries, les femmes remplissaient cette fonction à la place des sacerdotes.
Adam et Ève apparaissent toujours séparés par le tronc de l’arbre paradisiaque. Dans la majorité des cas le serpent, enroulé autour de l’arbre, est représenté avec une tête humaine.
C’est seulement au moyen du plein accomplissement du pacte magico-sexuel que symbolise le sacrement du baptême, qu’il est possible d’annihiler le péché originel pour retourner au Paradis.
Jakin et Boaz, Urim et Thummim, Apollon et Diane, sont certainement les deux colonnes principales du Temple de la Sagesse.
C’est au milieu, entre les deux colonnes du Temple, que se trouve l’Arcane A.Z.F., la clé du Grand-Œuvre.
Goethe, adorant sa Divine Mère Kundalini, le Serpent Sacré qui s’élève par le sentier Tao (la colonne vertébrale), s’exclamait, rempli d’extase :
« Vierge pure dans le sens le plus admirable,
mère digne de vénération,
reine élue par nous,
et de condition égale à celle des Dieux… »
Aspirant à mourir en lui-même ici et maintenant, ce grand Initié, durant la « copulation métaphysique », après avoir compris de manière intégrale quelque erreur psychologique, criait de toutes les forces de son âme :
« Flèches, transpercez-moi ;
lances, soumettez-moi ;
massues, frappez-moi.
Tout disparaît,
Tout s’évanouit.
Que brille l’étoile perpétuelle,
foyer de l’éternel amour. »
Comprendre et éliminer, voilà la clé de la Croix de Saint-André ; c’est ainsi que nous mourons d’instant en instant.
Il est impossible d’éliminer radicalement un défaut psychologique sans l’avoir auparavant compris intégralement dans tous les niveaux du mental.
Durant le « coït chimique », Devi Kundalini, notre Mère Cosmique particulière, individuelle, peut et doit empoigner la Pique Sainte, la Haste de Minerve, la Lance d’Achille, l’Arme de Longin, pour détruire le défaut psychologique que nous avons réellement compris.
« Demandez et l’on vous donnera, frappez et l’on vous ouvrira. »
La légende des siècles dit que le Seigneur Quetzalcóatl, à la veille de sa chute, parla ainsi :
« Mes demeures de riches plumes, mes maisons de coquillages, on dit que je dois les laisser.
Rempli alors de joie, il commanda que l’on amène la reine Natte Précieuse.
— Allez et ramenez avec vous la reine Quetzalpetatl (l’Ève de la mythologie hébraïque), celle qui est le délice de ma vie, pour qu’ensemble nous buvions et buvions jusqu’à nous enivrer.
Les pages se rendirent au palais de Tlamachuayan et se présentèrent à la reine.
— Dame reine, mon enfant, le roi Quetzalcóatl nous ordonne de te conduire à lui ; il veut qu’avec lui tu te réjouisses.
Elle leur répondit :
— J’irai.
Lorsque Quetzalpetatl arriva, elle alla s’asseoir près du roi ; on lui dit de boire quatre fois, et la cinquième en l’honneur de sa grandeur.
Et quand elle fut ivre, les mages commencèrent à chanter, et le roi Quetzalcóatl, se levant en titubant, dit à la princesse, au milieu des chants :
Mon épouse, réjouissons-nous en buvant de cette liqueur (il faisait allusion au breuvage de la luxure).
Comme ils étaient ivres, ils ne disaient plus rien qui soit conforme à la raison (le luxurieux n’entend pas raison).
Le roi ne fit pas pénitence, il n’alla pas au bain rituel, il n’alla pas non plus prier au temple. Finalement le sommeil les emporta. Et au réveil, le jour suivant, ils devinrent tristes tous les deux, ils avaient le cœur oppressé. »
Dans la mythologie Hébraïque, on dit qu’Adam et Ève aussi devinrent très tristes après avoir mangé du fruit défendu, et leurs yeux à tous deux s’ouvrirent, et ils connurent qu’ils étaient nus, et ils cousirent alors des feuilles de figuiers et se firent des pagnes.
« Quetzalcóatl dit alors : je me suis enivré, j’ai commis un crime ; rien ne pourra plus enlever la souillure dont je me suis chargé.
Alors, avec ses gardiens, il se mit à chanter un chant. La foule attendait dehors, on la fit attendre davantage.
Éploré et mortifié, rempli de peine et d’angoisse en voyant que ses mauvais agissements étaient déjà connus, et sans que personne n’aille le consoler, devant son Dieu il se mit à pleurer. »
Ces lignes, qui nous invitent à méditer, sont tirées textuellement de la poésie épique Nahuatl.
Ce qui vient ensuite est facile à déduire si nous lisons les versets suivants de la Bible hébraïque :
« Et Jéhovah le renvoya du jardin d’Éden pour qu’il cultive la terre d’où il avait été tiré. Il jeta donc l’homme dehors, et il posta à l’est du jardin d’Éden les Chérubins, et un glaive en flamme qui allait de tous côtés, pour garder le chemin de l’Arbre de la Vie. » – Genèse 3:23-24
La fuite de Quetzalcóatl, sa mystérieuse sortie de la Tula paradisiaque, s’avère certes singulière, inusitée.
On dit qu’il brûla alors ses maisons d’or, d’argent et de coquillages rouges, et toutes les splendeurs de l’art architectural toltèque.
« Ses œuvres d’art merveilleuses, ses œuvres d’art précieuses et admirables, il enterra tout, il cacha tout dans des endroits secrets, ou à l’intérieur des montagnes, ou au fond des ravins. »
« Richissime et inépuisable trésor qu’il eut plus tard à rechercher et à retrouver ; richesse ésotérique enfouie dans les entrailles de la terre. »
Ces mystiques paragraphes de l’Anahuac, traduits avec sagesse en termes gnostiques et alchimiques, s’avèrent sublimes.
La réduction métallique de « l’Or spirituel » est toujours la conséquence ou le corollaire inévitable de toute chute sexuelle.
En ce qui concerne ces « œuvres d’art merveilleuses » et ces « œuvres d’art précieuses et admirables » auxquelles il est fait allusion, nous devons étudier entre les lignes la grande Épître Universelle de Jacques, le saint patron du Grand-Œuvre (voir le texte biblique).
Enoch a trouvé le « Trésor caché et impérissable » dans les vivantes profondeurs du mont Moria. Chacun de nous doit rechercher son héritage perdu.
Le « Trésor » ne se trouve jamais à la surface de la Terre, il est nécessaire de descendre à l’Averne pour le trouver.
Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem (visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée).
Indubitablement, la « Pierre Philosophale » et toutes ces gemmes précieuses de la Jérusalem céleste, symbolisant les vertus et les pouvoirs cosmiques transcendantaux, constituent le « Trésor de Quetzalcóatl », notre richesse intime particulière, que nous laissons cachée en sortant de l’Éden et que nous devons chercher à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant.
« Devant l’Arbre de la Vieillesse, le Seigneur vit son visage et, rempli d’une infinie douleur, il dit : je suis vieux.
Il arriva une autre fois à un autre endroit et s’arrêta pour se reposer ; il s’assit sur une pierre et appuya les mains sur elle. Il resta à regarder Tula et finit par fondre en larmes.
Il pleurait à grands sanglots : double filet de larmes qui, telle une grêle, tombaient goutte à goutte ; sur son visage roulaient les gouttes et avec ses larmes il perfora la roche, les gouttes de ses pleurs en tombant transpercèrent la pierre même.
Les mains qu’il avait appuyées sur la roche restèrent bien imprimées dans la roche comme si celle-ci avait été de glaise ; dans la roche s’imprimèrent ses mains, et aussi ses fesses ; dans la pierre sur laquelle il s’était assis, elles furent bien marquées et imprimées. On peut encore contempler le creux qu’ont fait ses mains à cet endroit qu’on appelle Temacpalco. »
En réalité, stricto sensu, dans la « Roche », dans la « Pierre » (c’est-à-dire, dans le Sexe), gît cachée l’électricité sexuelle transcendante qui peut aussi bien asservir que libérer l’homme.
Ces quelques remarques nous invitent à la réflexion : le phénomène quetzalcoatlinien s’avère toujours étonnant et d’une actualité palpitante.
Nous ne sommes sûrement pas en train de faire des éclaircissements sémantiques, nous voulons seulement commenter le message quetzalcoatlinien de manière phénoménologique.
On rapporte que le Saint, après avoir beaucoup souffert, parvint à un lieu qui se nomme Pont de Pierre.
« Il y a de l’eau (l’Ens-Seminis) à cet endroit, de l’eau qui s’élève en jaillissant, de l’eau qui se répand et se diffuse. »
Les anthropologues modernes ont interprété cela de manière différente et complètement fausse ; ils ne connaissent rien de l’ésotérisme de l’Anahuac. Ils ignorent le sens religieux de ces chants.
Bien que cela semble totalement étranger au Gnosticisme, dans le fond ça ne l’est pas, et nous devons mettre en relief ce passage significatif :
« Le Bienheureux revint au chemin qu’il avait autrefois abandonné. »
On dit qu’il alla chercher une roche et qu’il fit un pont par lequel il passa sur l’autre rive. Ce fut ainsi que le Grand Avatar des Aztèques reprit son chemin et arriva au lieu appelé l’Eau de Serpents.
Les auteurs arabes, nous dit Fulcanelli, donnent à cette fontaine le nom de Holmat et nous enseignent en outre que ses eaux ont donné l’immortalité au prophète Élie. Ils placent la source fameuse dans le Modhallam, terme dont la racine signifie « mer obscure et ténébreuse », désignant par là le « chaos métallique », le sperme sacré, la matière première du Grand-Œuvre.
Cette connaissance échappe aux analyses rationalistes normales ; il s’agit d’enseignements de type suprarationnel qui ne peuvent être appréhendés, saisis, qu’à l’aide d’un Gourou.
Le servus fugitivus dont nous avons besoin est une eau minérale et métallique, solide et cassante, ayant l’aspect d’une pierre et de liquéfaction très aisée.
Cette « eau coagulée » sous forme de masse pierreuse est l’Alchahest, et le Dissolvant universel, l’Eau de Serpents, l’Âme métallique du sperme sacré, le Mercure de la Philosophie secrète, résultat merveilleux de la transmutation sexuelle.
Les sages se sont toujours montrés très réservés au sujet du Mercure philosophique, dont l’opérateur intelligent peut diriger à son gré les phases successives de son élaboration.
Si l’apprentissage de la technique réclame un certain temps et demande quelque effort, cette technique elle-même est, en revanche, d’une extrême simplicité. Elle ne requiert aucune aptitude spéciale ni habileté professionnelle, mais seulement la connaissance d’un curieux artifice qui constitue ce Secretum Secretorum que nous, les gnostiques, avons déjà divulgué publiquement : connexion du Lingam-Yoni (Phallus-Utérus) sans jamais de toute notre vie renverser la Coupe d’Hermès.
Karl Maegh dit :
« Lorsque, dans la période de tension musculaire et avant l’inversion des courants, surgit la sensation de l’éjaculation imminente, le fluide séminal sera retenu en envoyant la langue aussi en arrière que possible et en retenant la respiration.
La contraction des muscles de l’anus est aussi recommandée, comme si l’on était en train de pratiquer l’exercice de concentration sur le chakra Muladhara. »
« L’âme métallique du sperme » est l’Hermès, le Mercure tinctorial qui porte en soi l’or mystique de la même manière que Saint-Christophe porte Jésus, et l’agneau sa propre toison.
Ce fut ainsi, grâce au Mercure de la Philosophie secrète, que le bienheureux Seigneur Quetzalcóatl régénéra l’Or dans son âme, dans son esprit et dans les corps existentiels supérieurs de l’Être.
Les ténébreux essaient bien inutilement de faire retourner le Saint à son passé de pécheur.
— Il ne m’est en aucune façon possible, à présent, de revenir en arrière, déclare le Seigneur, je dois continuer.
— Où iras-tu, Quetzalcóatl ?
— Je vais, leur dit-il, à la Terre de couleur rouge, je vais acquérir le savoir.
Et eux lui disent :
— Que feras-tu donc là-bas ?
— Je vais en réponse à un appel : le Soleil m’appelle.
— C’est très bien ; abandonne alors la culture toltèque.
Et le Saint jeta à l’eau ses colliers de gemmes (ses biens matériels, les choses illusoires de ce monde) qui s’enfoncèrent aussitôt. C’est depuis ce temps-là que ce lieu est appelé « Eau des riches joyaux ».
Poursuivant sa route, il arriva un peu plus loin à un endroit nommé : « Lieu où l’on dort » (l’Orcus des Classiques, le Limbus des chrétiens : le sommeil de l’inconscience dans cette vallée de larmes).
Là surgit un adepte de la main gauche qui vient à sa rencontre et lui dit :
— Où vas-tu ?
Et le Saint de répondre :
— Je vais à la Terre de couleur rouge, je vais acquérir la sagesse.
— Très bien, bois ce vin de l’oubli, je suis venu pour te l’apporter.
— Non, je ne peux pas, ni même ne veux y goûter.
— Tu devras boire, de gré ou de force ; je ne peux non plus te laisser passer, ni ne permets que l’on poursuive son chemin sans qu’on boive. Je dois te faire boire, et même t’enivrer. Bois donc !
Alors Quetzalcóatl, muni de sa canne (car il était un Bodhisattva tombé), but le vin.
Et une fois qu’il eut bu, il tomba, vaincu, à côté du chemin et commença à ronfler dans son sommeil (durant de nombreuses réincarnations, en passant par d’indicibles amertumes) et l’on pouvait entendre de très loin son ronflement, et finalement (sa conscience s’éveillant de nouveau) il regarda d’un côté et de l’autre, se regarda lui-même et lissa ses cheveux. C’est pour cette raison que le nom de ce site est « Lieu où l’on dort ».
Il entreprit encore une fois le voyage, parvint à la cime qui est entre le Mont Fumant (qui symbolise le Lingam) et la Femme Blanche (qui symbolise la Yoni) et là, sur lui et sur les compagnons qu’il avait emmenés avec lui, ses bouffons, ses infirmes (ses agrégats psychiques ou éléments inhumains), la neige tomba et, tous congelés, ils restèrent morts.
« Que la chair quitte les os », s’écriaient les vieux alchimistes médiévaux durant le coït chimique.
Tourments ésotériques des Fraternités de Saint-André du Chardon. La Croix en X est, indubitablement, le symbole merveilleux de la mort de tous ces éléments inhumains qui, ensemble, constituent l’Ego, le Moi.
Supplice allégorique de Saint-André, épouvantables tortures dans la Neuvième Sphère (la région du sexe), remords, annihilation bouddhique.
Il n’est possible de créer l’Or de l’Esprit ou de le régénérer qu’en annihilant tous ces bouffons, infirmes, agrégats psychiques qui personnifient nos défauts.
Le Saint tantôt chantait, tantôt pleurait ; et il travaillait avec une infinie patience dans la Forge des Cyclopes (la Sexualité).
« Il pleura abondamment et de grands soupirs sortaient de sa poitrine. Il fixa son regard sur la Montagne Nuancée (la Montagne de la Résurrection) et il se mit en route dans cette direction. Il accomplissait partout des prodiges et laissait des signes merveilleux de son passage. » (Comme, autrefois, l’avait fait le grand Kabire Jésus en Terre Sainte.)
« En arrivant au rivage, il fit une armature de serpents (car il avait réalisé le développement complet des sept degrés de pouvoir du Feu) et, une fois formée (complète), il s’assit sur elle et s’en servit comme navire. »
Ceci nous rappelle Gautama, le Bouddha, assis sur un serpent au pied de l’arbre de la Bodhi, le figuier extraordinaire, symbole magnifique de la puissance sexuelle.
Il pleuvait à verse, et l’eau venant à former une flaque, une mare, menaçait de le submerger, mais Gautama, assis sur le serpent, se servit de lui comme navire.
Entre les différents textes, nous pouvons relever des constantes : on nous parle à chaque fois du Serpent Igné de nos pouvoirs magiques, l’aspect féminin du Binah hébraïque, l’Épouse de Shiva, le Troisième Logos, le Saint-Esprit, notre Mère cosmique particulière qui, au moyen de l’élimination des éléments inhumains que nous portons au-dedans, nous sauve des eaux tumultueuses de la vie.
« Le bienheureux Seigneur Quetzalcóatl s’éloigna, il glissa sur les eaux (les eaux spermatiques du premier instant) et personne ne sait comment il parvint à la Terre de couleur rouge. »
Le grand Kabire Jésus atteignit aussi, incontestablement, la Terre de couleur rouge, lorsqu’on le revêtit de pourpre, en lui mettant en outre sur la tête une couronne d’épines tressée.
Et les soldats se mirent à le saluer en se moquant de lui et lui disant :
« Salut, roi des Juifs ! »
« Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils crachaient sur lui, et ployant le genou devant lui, ils lui faisaient des révérences. » – —Matthieu 27:28-30
C’est effectivement dans le creuset sexuel, érotique, que la matière première du Grand-Œuvre, comme le Christ, souffre sa passion ; c’est dans le creuset de la Neuvième Sphère qu’elle meurt pour ressusciter ensuite, purifiée, spiritualisée, transformée.
En Chaldée, les Ziggourats, qui furent généralement des tours à trois étages, et à la catégorie desquelles appartenait la fameuse « Tour de Babel », étaient peintes de trois couleurs : noire, blanche et rouge pourpre.
Pour donner une idée de l’extraordinaire extension que prend le symbolisme des couleurs du Grand-Œuvre dans la Philosophie hermétique, observons, dit Fulcanelli (dans Le Mystère des Cathédrales) « que la Vierge est toujours représentée drapée de bleu (correspondant au noir), Dieu de blanc et le Christ de rouge ».
Dans les Temples sacrés de la vieille Égypte des Pharaons, lorsque le récipiendaire était sur le point de passer les épreuves de l’Initiation, un Maître s’approchait de lui et lui glissait à l’oreille cette phrase mystérieuse : « Souviens-toi qu’Osiris est un Dieu noir ! »
C’est évidemment la couleur spécifique des ténèbres et des « Ombres cimmériennes », celle du Diable, à qui l’on offrait des roses noires, et aussi celle du Chaos primitif, où tous les éléments et les germes de la vie sont mélangés et confondus totalement, c’est le symbole de l’élément terre, de la nuit et de la mort radicale de tous ces agrégats psychiques qui, ensemble, constituent le Moi-même.
Indubitablement, de même que, dans la Genèse hébraïque, le jour succède à la nuit, ainsi la lumière succède à l’obscurité.
Bienheureux ceux qui ont été régénérés et lavés par le Sang de l’Agneau (le Feu Sexuel), ils seront toujours vêtus de robes blanches.
Sur la terre sacrée des Pharaons, Ptah, le Régénérateur, portait toujours une tunique de lin blanc, pour indiquer la renaissance des purs, de ceux qui sont morts en eux-mêmes.
Pour l’application systématique de notre point de vue en relation avec les couleurs de la Materia Prima du Grand-Œuvre, il est intéressant de faire remarquer à nos étudiants gnostiques qu’avant d’arriver à la Terre de couleur rouge, Quetzalcóatl, le Christ mexicain, a pu porter de plein droit la tunique jaune.
La couleur blanche succède à la noire, la jaune à la blanche et la pourpre des Rois sacrés des dynasties solaires succède toujours à la jaune.
Lorsque le Bienheureux arriva à la Terre de couleur rouge, il ceignit ses reins de la pourpre des Rois divins et ressuscita d’entre les morts.
On rapporte qu’il se vit alors dans les eaux comme en un miroir (le miroir de l’Alchimie). Son visage était beau à nouveau (retour au Paradis perdu), il se para des plus beaux vêtements et, ayant allumé un bûcher, il s’y jeta (le Feu Sexuel consuma totalement son Moi psychologique, et il n’en resta même pas les cendres), et les oiseaux au riche plumage (les oiseaux de l’Esprit) vinrent le voir pendant qu’il brûlait : le rouge-gorge, l’oiseau de couleur turquoise, l’oiseau tournesol, l’oiseau rouge et bleu, l’oiseau jaune doré et mille oiseaux plus précieux encore.
« Lorsque le bûcher cessa de flamber (le Grand-Œuvre étant consommé), son cœur s’éleva et au ciel il arriva. Là, il se changea en étoile, et cette étoile est l’astre de l’aube et du crépuscule. Auparavant il était descendu au royaume des morts et, après y être demeuré sept jours, il monta au ciel transformé en astre. »
L’Initiateur nous présente toujours d’une main le miroir de l’Alchimie, tandis qu’il tient dans l’autre la corne d’Amalthée ; à ses côtés nous voyons l’Arbre de la Vie étudié par les Kabbalistes hébreux ; le miroir symbolise toujours le début de l’œuvre ; l’Arbre de la Vie en indique la fin, et la corne d’abondance, le résultat.
Quetzalcóatl a transformé le Diable, la pierre brute, matérielle et grossière, en Lucifer, la pierre angulaire du Grand-Œuvre, l’Archange de Lumière, l’Étoile de l’Aurore.
Le Diable, la réflexion de notre Logos intérieur, était la créature la plus parfaite avant que nous ne tombions dans la génération animale.
Tous les Maîtres de l’Art hermétique nous répètent:
« Blanchis le laiton et brûle tes livres »
Le Bienheureux, en passant par les tortures des Frères de la Fraternité du Chardon, a blanchi le Diable, l’a ramené à son état resplendissant et originel.
Celui qui meurt en lui-même, ici et maintenant, libère Prométhée enchaîné qui, en retour, le paie en le faisant croître, car il est un Colosse ayant pouvoir sur les cieux, sur la terre et sur les enfers.
Lucifer-Prométhée intégré radicalement avec toutes les parties de notre Être, fait de nous quelque chose d’autre, de différent, une créature exotique, un Archange, une Puissance terriblement divine.
Il n’est pas superflu de rappeler dans ce traité que lorsque les saintes femmes entrèrent dans le tombeau du Sauveur du monde, elles virent, au lieu de l’homme qu’elles avaient connu, un Ange vêtu d’une longue robe blanche et elles furent saisies d’effroi.
Il est écrit :
« À celui qui vaincra et gardera mes œuvres jusqu’à la fin, je donnerai autorité sur les nations.
Et il les mènera avec une verge de fer, et elles seront fracassées comme des vases d’argile ; ainsi moi-même j’ai reçu ce pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l’Étoile du Matin. » – Apocalypse 2:26-28
Henri Khunrath, dans son « Amphiteatrum Sapientae Aeternae », « l’Amphithéâtre de l’Éternelle Sapience », écrit :
« Finalement, lorsque l’œuvre est passée de la couleur cendrée au blanc pur et ensuite au jaune, tu verras la Pierre Philosophale (l’Archange mentionné ci-dessus) ; notre Roi (le Troisième Logos), qui sort de son sépulcre vitreux, se lève de sa couche et vient sur notre scène mondaine avec son corps glorifié, c’est-à-dire régénéré et plus-que-parfait. »
Disons, pour préciser, que le terme « Pierre Philosophale » signifie, selon la langue sacrée, « Pierre qui porte le signe du Soleil ». Or, ce signe solaire est caractérisé par la couleur rouge, laquelle peut varier en intensité.
Un vieil alchimiste dit :
« Ce que nous poursuivons, avec tous les philosophes, ce n’est pas l’union d’un corps et d’un esprit métalliques, mais plutôt la condensation, l’agglomération de cet esprit dans une enveloppe cohérente, tenace et réfractaire, capable de l’enrober, d’en imprégner toutes les parties et de lui assurer une protection efficace.
C’est cette âme, esprit ou feu rassemblé (dûment mélangé avec Vénus-Lucifer), concentré et coagulé dans la plus pure, la plus résistante et la plus parfaite des matières terrestres, que nous appelons notre pierre.
Et nous pouvons certifier que toute entreprise qui n’a pas cet esprit pour guide et cette matière pour base ne conduira jamais au but proposé. » (Fulcanelli, Les Demeures Philosophales)
Ce chapitre est extrait de La Doctrine Secrète de l’Anahuac (1974) de Samael Aun Weor.