Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Doctrine Secrète de l’Anahuac
Nous débuterons le dernier chapitre de ce livre avec la phrase suivante : le premier éducateur de tout grand Initié se convertit, de fait et de plein droit, en la cause fondamentale de toutes les parties spiritualisées de son authentique présence commune.
Tout gourou reconnaissant se prosterne humblement devant le premier créateur de son Être authentique.
Lorsqu’après beaucoup de travaux conscients et de souffrances volontaires se révèle, devant nos yeux inondés de larmes, l’absolue perfection réalisée dans le fonctionnement de toutes les parties spiritualisées, isolées, de notre présence commune, l’impulsion de gratitude de l’Être envers le premier éducateur surgit en nous.
Incontestablement, la perfection absolue de toutes et chacune des parties isolées de l’Être est possible seulement en mourant radicalement en soi-même, ici et maintenant.
Il existe divers états d’autoréalisation intime : certains Initiés ont obtenu la perfection de certaines parties isolées de l’Être, cependant ils ont encore beaucoup de travail à faire avant de parvenir à l’absolue perfection de toutes les parties.
Il serait absolument impossible de dessiner l’Être. Il ressemble à une foule d’enfants innocents, chacun d’eux exerçant des fonctions déterminées. Parvenir à l’intégration totale est l’aspiration la plus ardente de tout Initié.
Quand on atteint l’autoréalisation intime de la partie la plus élevée de l’Être, on reçoit alors le grade initiatique d’Ishmesch.
Notre Seigneur Quetzalcóatl, le Christ mexicain, a indéniablement développé la partie la plus élevée de son propre Être. Il est ici opportun de souligner que Xolotl le Lucifer Nahuatl, est aussi une autre des parties isolées de notre propre Être.
Les Dieux élémentaux de la Nature, tels que Huehueteotl, Tlaloc, Ehecatl, Chalchiuhtlicue, la Guenièvre de Tlaloc, Xochiquetzal, la Déesse des fleurs, etc., assistent l’Initié au cours de ses opérations de Magie élémentale, à condition d’une conduite droite.
Toutefois, nous ne devons jamais oublier notre « Intercesseur élémental », le Magicien élémental en nous-mêmes, qui peut invoquer les Dieux élémentaux de la Nature et réaliser des prodiges. Incontestablement, il représente une autre des parties isolées de notre propre Être.
Trois Déesses qui, réellement, ne sont que trois aspects d’une même Divinité, représentent notre Divine Mère (variantes, émanations de notre propre Être), ce sont : Tonantzin, Coatlicue et Tlazolteotl.
Notre Être est composé de nombreuses parties isolées ; on est rempli d’étonnement au souvenir du Lion de la Loi, des deux Génies qui prennent note de nos actions, bonnes ou mauvaises, du Surveillant du Karma ; du Miséricordieux, du Compatissant, de notre Père-Mère réunis, de L’Ange-Gardien, etc., qui tous font partie de notre Être.
Les pouvoirs flamboyants de L’Ange-Gardien s’avèrent extraordinaires, merveilleux, terriblement divins.
Dans des sources parfaitement gnostiques, conservées en secret dans les monastères initiatiques, et qui diffèrent grandement du pseudo-christianisme et du pseudo-occultisme commun et courant à l’usage du vulgaire, on retrouve réellement ce qu’est L’Ange-Gardien.
En approchant le domaine mystérieux de l’histoire et de la vie des « Jinas », nous avons découvert non seulement le temple de Chapultepec, au Mexique, et les gens de la quatrième verticale, mais également, et ceci est surprenant, les pouvoirs de L’Ange-Gardien en relation avec tout ceci.
Il convient de ne jamais oublier que le Père Prado et Bernal Diaz del Castillo s’amusaient tous les deux en regardant les prêtres de l’Anahuac en état de Jinas (ou djinn).
Les anachorètes flottaient délicieusement en se transportant par les airs de Cholula jusqu’au Temple Majeur. Cela survenait quotidiennement au coucher du soleil.
Jamais les disciples de Saïs, dans le Delta du Nil, ni ceux qui, sur les plateaux de Perse, suivaient Zoroastre, ni les contemplateurs de la Tour de Belo, en Babylonie, n’ont obtenu au cours de leurs promenades nocturnes de plus grandioses horizons que ceux qu’a toujours obtenus celui qui se soumet sérieusement à la discipline du sommeil tantrique.
Hors du corps physique, l’anachorète gnostique conscient peut, s’il le veut, invoquer une certaine partie isolée de son propre Être, définie en ésotérisme pratique sous le nom d’Ange Gardien, et l’Ineffable, incontestablement, viendra à son appel.
Une sérénité diaphane, une tranquillité sans limite, une félicité extatique comme celle expérimentée par l’Âme lorsqu’elle rompt les liens avec la matière et avec le monde, voilà ce que nous ressentons en ces moments délicieux.
Tout le reste, tu peux certainement l’imaginer cher lecteur ; du « Lohengrin » on peut toujours recevoir des services magiques.
Si, en ces instants de ravissement, nous demandons à L’Ange-Gardien la faveur de sortir le corps endormi du lit où nous l’avons laissé reposer et de l’amener devant nous, le phénomène magique se réalisera avec plein succès.
On pressent l’arrivée du corps physique déjà en route, amené par L’Ange-Gardien, quand on ressent, sur nos épaules animiques ou astrales, une étrange pression.
Si nous conservons une attitude réceptive, ouverte et subtile, le corps physique pénétrera à l’intérieur de nous.
Le tantriste gnostique conscient, au lieu de s’en retourner à son corps physique, attend que celui-ci vienne à lui, pour voyager avec ce corps dans la Terre Promise, dans la quatrième coordonnée.
Puis, grâce à l’aide de L’Ange-Gardien, l’ascète gnostique retourne à sa demeure et à son lit sans le moindre danger.
Les Vénérables Maîtres de la fraternité occulte voyagent avec leur corps physique dans la quatrième verticale, avec la possibilité d’abandonner cette même dimension à l’endroit qu’ils désirent.
Cela signifie que les Maîtres Ressuscités de « l’Ordre Supérieur » peuvent s’offrir le luxe, certes appréciable, de renoncer à tous les moyens modernes de transport, bateaux, avions, automobiles, etc.
La haute valeur initiatique que possèdent en eux-mêmes les procédés critico-analogiques et symboliques qui, dans les temps anciens, furent l’essence vive de l’école alexandrine de Philalèthes ou « Amants de la Vérité », académie synthétique du IVe siècle fondée par Ammonios Saccas, le grand autodidacte éclectique, et par Plotin, le continuateur de Platon à travers les siècles, avec les principes doctrinaires de l’Égypte, du Mexique, du Pérou, de la Chine, du Tibet, de la Perse, de l’Inde, etc., a permis à beaucoup d’Initiés de s’orienter sur le sentier du fil du Rasoir.
L’Androgilia d’Ammonios Saccas, livre d’or par excellence, mérite une mention très spéciale.
Indubitablement, l’erreur de nombreux pseudo-ésotéristes et pseudo-occultistes modernes a sa racine dans l’amour-propre : ils s’aiment eux-mêmes, ils désirent l’évolution de la misère qu’ils portent à l’intérieur d’eux, ils désirent continuer, aspirant à la perfection de ce qui en aucune façon ne mérite la perfection, ni la continuation.
Ces gens au psychisme subjectif se croient riches, puissants, illuminés, et convoitent en outre une magnifique place dans « l’Au-delà », mais en réalité ils ne savent rien sur eux-mêmes. Ils ignorent lamentablement leur propre impuissance, leur sottise, leur malheur, leur vacuité, leur misère psychologique, ainsi que leur nudité.
Nous les Gnostiques nous n’aspirons pas à être meilleurs ou pires, tout ce que nous voulons c’est mourir à nous-mêmes ici et maintenant.
Quand nous établissons le dogme de l’Évolution comme fondement de nos meilleures aspirations, nous partons d’une base fausse.
Pour nous, pénitents du sentier rocailleux qui conduit à la libération finale, l’évolution est sans aucun intérêt. Nous savons que nous sommes affligés et misérables ; l’évolution de soi-même ne servirait à rien ; nous préférons la mort suprême ; c’est seulement avec la mort qu’advient le nouveau.
Pourquoi aurions-nous à lutter pour l’évolution et le progrès de notre propre malheur ? Mieux vaut la mort !
Si le grain ne meurt, la plante ne naît pas. Lorsque la mort est absolue, ce qui naît est également absolu.
L’annihilation totale du Moi-même, la dissolution radicale de ce que nous portons de plus cher en nous, la désintégration finale de nos meilleurs désirs, pensées, sentiments, de nos passions, ressentiments, douleurs, émotions, vœux, haines, amours, jalousies, vengeances, colères, affections, attachements, caresses, luxures, etc., est urgente, primordiale, et ne peut être différée, pour que surgisse la flamme de l’Être, ce qui est hors du temps, ce qui est toujours nouveau.
L’idée que chacun de nous se fait de l’Être n’est jamais l’Être ; le concept intellectuel que nous avons élaboré sur l’Être, n’est pas l’Être, notre opinion sur l’Être n’est pas l’Être : l’Être est l’Être et la raison d’être de l’Être est ce même Être.
La peur de la mort absolue est un empêchement, un obstacle à l’obtention du changement radical.
Chacun de nous porte à l’intérieur de lui une création « équivoque », erronée. Il est indispensable de détruire ce qui est faux, afin que surgisse en vérité une création neuve.
Jamais nous ne tenterions de promouvoir l’évolution de la fausseté, nous préférons l’annihilation absolue.
Du sein de la noire et effrayante fosse sépulcrale de l’Abîme, surgissent les diverses parties flamboyantes de l’Être ; L’Ange-Gardien est l’une de ces diverses parties isolées.
Ceux qui connaissent réellement les Mystères du Temple, reflets merveilleux des Mystères bachiques, éleusiens et pythagoriciens, jamais ne désireraient continuer avec leur propre misère intérieure.
Il faut revenir au point de départ originel ; il faut retourner aux ténèbres primitives du « Non-Être » et au « Chaos », pour que naisse la lumière et que surgisse à l’intérieur de nous une nouvelle création.
Au lieu de craindre l’annihilation totale, mieux vaut savoir aimer et tomber dans les bras de notre Sainte et Divine Mère la Mort !
Ce chapitre est extrait de La Doctrine Secrète de l’Anahuac (1974) de Samael Aun Weor.