Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Doctrine Secrète de l’Anahuac
Dans le chapitre précédent nous avons beaucoup parlé de l’élément initiateur du rêve, il nous reste maintenant à apprendre comment l’utiliser.
Quand le Gnostique a tenu un compte-rendu de ses rêves, il découvre immanquablement le rêve qui toujours se répète ; ceci entre autres est certes un motif plus que suffisant pour noter dans un cahier ou carnet tous les rêves.
Indubitablement, l’expérience onirique constamment répétée est l’élément initiateur qui, utilisé intelligemment, nous conduit à l’éveil de la conscience.
Chaque fois que le mystique, couché dans son lit, s’assoupit intentionnellement en méditant sur l’élément initiateur, le résultat ne tarde jamais longtemps.
En général l’anachorète revit ce rêve consciemment, avec la possibilité de se séparer de la scène à volonté pour voyager dans les mondes suprasensibles.
N’importe quel autre rêve pourra également être utilisé à cette fin, lorsque nous connaissons vraiment la technique.
Celui qui s’éveille d’un rêve peut poursuivre intentionnellement le même rêve, si tel est son désir. Dans ce cas, il doit s’endormir à nouveau en revivant son expérience onirique par l’imagination.
Il ne s’agit pas d’imaginer que nous sommes en train d’imaginer ; le point fondamental consiste à revivre le rêve dans sa crue réalité antérieure.
Répéter intentionnellement le rêve, c’est le premier pas vers l’éveil de la conscience ; se séparer à volonté du rêve en plein milieu de la scène qui se déroule, c’est le deuxième pas.
La force manque à certains aspirants pour réaliser le second pas, même s’ils réussissent la première étape.
Ces personnes peuvent et doivent s’aider elles-mêmes par la technique de la méditation.
Prenant des décisions très sérieuses, ces dévots pratiqueront la méditation avant de s’engager dans le sommeil.
Dans ce cas, leur problème intime sera le thème de concentration et d’autoréflexion dans leur méditation intérieure profonde.
Durant cette pratique, le mystique fervent, rempli d’émotion sincère, invoquera sa Divine Mère Tonantzin (Devi Kundalini).
Versant des larmes de douleur, l’ascète gnostique se lamente sur l’état d’inconscience dans lequel il se trouve et implore de l’aide, suppliant sa Mère de lui donner les forces intérieures nécessaires pour se déprendre de n’importe quel rêve à volonté.
L’objectif que poursuit toute cette discipline du sommeil tantrique est de préparer le disciple à reconnaître clairement les Quatre Béatitudes qui se présentent au cours de l’expérience onirique.
Cette discipline ésotérique n’est assurément que pour les personnes très sérieuses, car elle exige une patience infinie et d’énormes sur-efforts intimes.
On a beaucoup parlé, dans le monde oriental, sur les « Quatre Lumières » du sommeil, et nous devons étudier cette question.
La première se nomme la « Lumière de la Révélation », et il est écrit en lettres d’or dans le livre de la vie qu’elle peut être perçue juste avant ou durant les premières heures du sommeil.
Il faut souligner avec véhémence et sans autre commentaire qu’au fur et à mesure que le sommeil devient plus profond, la mêlée indésirable des impressions résiduelles et le courant habituel des pensées discriminatoires finit heureusement par se dissoudre peu à peu.
Dans cet état du sommeil s’insinue progressivement la Seconde Illumination, connue en Asie sous le nom merveilleux de « Lumière de l’Augmentation ».
Incontestablement, l’ascète gnostique, grâce à l’extraordinaire discipline du sommeil tantrique, parvient bien au-delà de cette étape, il va jusqu’à capter totalement les deux Lumières restantes.
Vivre lucidement la réalité crue de la vie pratique dans les mondes supérieurs de la Conscience Cosmique, signifie que l’on a atteint la Troisième Lumière, celle de la « Réalisation Immédiate ».
La Quatrième Lumière est celle de « l’Illumination Intérieure Profonde » et elle nous vient comme par enchantement en pleine expérience mystique.
« Ici, au Quatrième Degré de Vide, demeure le Fils de la Mère de la Claire Lumière », déclare un traité Tibétain.
Pour parler franchement et sans ambages, je déclare que la discipline du sommeil tantrique est en réalité une préparation ésotérique pour ce sommeil final que nous appelons la mort.
Étant mort plusieurs fois au fil des nuits successives, le Gnostique anachorète qui a capturé consciemment les Quatre Béatitudes qui se présentent dans l’expérience onirique, à l’instant de la désincarnation passe à l’état post mortem avec la même facilité avec laquelle il s’introduisait volontairement dans le monde du rêve.
Hors du corps physique, le Gnostique conscient peut constater par lui-même le destin réservé aux Âmes au-delà de la mort.
Si chaque nuit, au moyen de la discipline tantrique du sommeil, l’ésotériste peut mourir consciemment et pénétrer dans le monde des morts, il est clair qu’il peut également pour cette raison, étudier le Rituel de la Vie et de la Mort tandis qu’arrive l’officiant.
Hermès, après avoir visité les mondes infernaux où il a vu avec horreur le destin des Âmes perdues, a pris connaissance de choses insolites.
« Regarde de ce côté, dit Osiris à Hermès, vois-tu l’essaim des Âmes essayant de remonter à la région lunaire ? Les unes sont rejetées vers la terre, comme des tourbillons d’oiseaux sous les chocs de la tempête. Les autres rejoignent à grands coups d’ailes la sphère supérieure, qui les entraîne dans sa rotation. Une fois parvenues là, elles recouvrent la vision des choses divines. »
Les Aztèques, en enterrant celui qui avait été choisi par Tlaloc, le Dieu de la pluie, plaçaient près du corps un rameau sec.
On disait qu’au moment où le bienheureux arrivait au « Champ des délices » qu’est le Tlalocan, le rameau sec reverdissait, indiquant ainsi la reprise d’une existence nouvelle, le retour.
Ceux qui n’ont pas été élus par le Soleil ou par Tlaloc vont fatalement au Mictlan, qui est situé au nord, région où les Âmes subissent une série d’épreuves magiques en passant par les mondes infernaux.
Les lieux où les Âmes souffrent atrocement avant de parvenir au repos définitif sont au nombre de neuf.
Ceci nous rappelle de manière indiscutable les neuf cercles infernaux de la Divine Comédie de Dante Alighieri.
Nombreux sont les Dieux et les Déesses qui peuplent les neuf cercles dantesques de l’Enfer aztèque.
Il n’est pas superflu de rappeler l’effrayant Mictlantecuhtli et la ténébreuse Mictecacihuatl, le Seigneur et la Dame de l’Enfer, habitants du neuvième et plus profond des niveaux souterrains.
Les Âmes qui passent par les épreuves de l’Enfer aztèque, ultérieurement, après la « Seconde Mort », pénètrent tout heureux dans les Paradis élémentaux de la Nature.
Les Âmes qui, après la mort, ne descendent pas aux mondes infernaux, ni ne montent au « Royaume de la Lumière Dorée », ni au « Paradis de Tlaloc », ni au « Royaume de l’Éternelle Concentration », etc., inévitablement retournent ou reviennent de manière médiate ou immédiate.
Les Âmes choisies par le Soleil ou par Tlaloc jouissent d’un grand bonheur dans les mondes supérieurs avant de retourner à la vallée du Samsara.
Les anachorètes gnostiques, après avoir capté les Quatre Lumières du sommeil, peuvent visiter consciemment, chaque nuit, le Tlalocan, ou descendre au Mictlan, ou se mettre en contact avec les Âmes qui, avant de retourner à la vallée du Samsara, vivent dans la région lunaire.
Ce chapitre est extrait de La Doctrine Secrète de l’Anahuac (1974) de Samael Aun Weor.