Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Grande Rébellion
Un ancien manuscrit d’Anahuac dit : « Les Dieux ont créé les hommes en bois et après les avoir créés, ils les ont fusionnés avec la divinité » ; puis est aussitôt ajouté : « Pas tous les hommes n’obtiennent de s’intégrer avec la divinité. »
Indéniablement, il faut tout d’abord créer l’homme avant de pouvoir l’intégrer au réel.
L’animal intellectuel, erronément appelé homme, n’est en aucune manière un homme.
Si nous comparons l’homme avec l’animal intellectuel nous pourrons alors constater par nous-mêmes le fait concret que bien que l’animal intellectuel ressemble physiquement à l’homme, psychologiquement il est absolument différent.
Malheureusement, les gens font fausse route, ils croient être des hommes, ils se qualifient comme tels.
Nous avons toujours cru que « l’homme » est le roi de la création ; jusqu’à présent l’animal intellectuel n’a pas démontré qu’il est ne serait-ce que le roi de lui-même ; s’il n’est pas le roi de ses propres processus psychologiques, s’il ne peut pas les diriger à volonté, moins encore pourra-t-il gouverner la nature.
En aucune façon ne pourrions-nous accepter de voir l’homme converti en esclave, incapable de se gouverner lui-même et devenu un jouet des forces bestiales de la nature.
On est roi de l’univers ou on ne l’est pas ; en dernière analyse, le fait que l’animal intellectuel n’a pas encore atteint l’état d’homme est incontestablement démontré.
Le soleil a déposé dans les glandes sexuelles de l’animal intellectuel les germes de l’homme.
Évidemment, de tels germes peuvent se développer ou se perdre définitivement.
Si nous voulons que ces germes se développent, il devient indispensable de coopérer avec l’effort que le soleil est en train de faire pour créer des hommes.
L’homme légitime doit travailler intensément avec le dessein évident d’éliminer de lui-même les éléments indésirables qu’il charrie dans son intérieur.
Si l’homme réel n’éliminait pas de lui-même de tels éléments, il échouerait lamentablement ; il deviendrait un avorton de la Mère Cosmique, un échec.
L’homme qui travaille sérieusement sur lui-même en vue d’éveiller la conscience, pourra s’intégrer au divin.
Ostensiblement, l’homme solaire intégré dans la divinité devient de fait et par droit propre un Surhomme.
Ce n’est pas si facile d’arriver au Surhomme.
Indubitablement, le chemin qui conduit au Surhomme est au-delà du bien et du mal.
Une chose est bonne lorsqu’elle nous convient et mauvaise quand elle ne nous convient pas. Au milieu des cadences de la poésie se cache aussi le délit. Il y a beaucoup de vertu chez le méchant et beaucoup de méchanceté chez le vertueux.
Le chemin qui conduit au Surhomme est le Sentier du fil du Rasoir ; ce sentier est plein de dangers au-dedans et au-dehors.
Le mal est dangereux, le bien aussi est dangereux. L’épouvantable chemin est au-delà du bien et du mal, il est terriblement cruel.
N’importe quel code de morale peut nous arrêter dans notre marche vers le Surhomme. L’attachement à tels ou tels souvenirs, à telles ou telles scènes peut nous arrêter sur le chemin qui conduit jusqu’au Surhomme.
Les normes, les procédés, si sages qu’ils soient, s’ils se trouvent empêtrés dans quelque fanatisme, dans quelque préjugé ou dans quelque concept, peuvent nous faire obstacle dans le progrès vers le Surhomme.
Le Surhomme connaît le bon de ce qui est mauvais et le mauvais de ce qui est bon ; il empoigne l’épée de la justice cosmique et il est au-delà du bien et du mal.
Le Surhomme, ayant liquidé de lui-même toutes les valeurs, bonnes et mauvaises, est devenu quelque chose que personne ne comprend, il est la foudre, il est la flamme de l’esprit universel de vie resplendissant dans le visage d’un Moïse.
À chaque halte du chemin, quelque anachorète présente des offrandes au Surhomme, mais celui-ci continue son chemin au-delà des bonnes intentions des anachorètes.
Ce que les gens disent sous le portique sacré des temples est très beau, mais le Surhomme est au-delà des phrases pieuses des gens.
Le Surhomme est la foudre et sa parole est le tonnerre qui désintègre les pouvoirs du bien et du mal.
Le Surhomme resplendit dans les ténèbres, mais les ténèbres détestent le Surhomme.
Les foules qualifient le Surhomme de pervers parce qu’il n’entre pas dans leurs dogmes indiscutables, ni dans les phrases pieuses, ni dans la saine morale des hommes sérieux.
Les gens abhorrent le Surhomme et le crucifient entre des criminels parce qu’ils ne le comprennent pas, parce qu’ils le jugent selon leurs préjugés, le regardant à travers la lentille psychologique de cela que l’on croit saint, bien que ce soit pernicieux.
Le Surhomme est comme la foudre qui tombe sur les pervers ou comme l’éclat de quelque chose qu’on ne comprend pas et qui se perd ensuite dans le mystère.
Le Surhomme n’est ni saint ni pervers, il est au-delà de la sainteté et de la perversité ; cependant les gens le qualifient de saint ou pervers.
Le Surhomme brille un moment dans les ténèbres de ce monde puis il disparaît pour toujours.
Dans le Surhomme resplendit ardemment le Christ Rouge, le Christ Révolutionnaire, le Seigneur de la Grande Rébellion.
Ce chapitre est extrait de La Grande Rébellion (1976) de Samael Aun Weor.