Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Grande Rébellion
Le Christ Intime surgit intérieurement dans le travail relatif à la dissolution du Moi psychologique.
Nul doute que le Christ intérieur ne survient qu’au moment où culminent nos efforts intentionnels et nos souffrances volontaires.
L’avènement du Feu Christique est l’évènement le plus important de notre propre vie.
Le Christ Intime prend alors en charge tous nos processus mentaux, émotifs, moteurs, instinctifs et sexuels.
Incontestablement, le Christ intime est notre Sauveur intérieur profond.
Lui, tout en étant parfait, en entrant en nous semble imparfait ; chaste, il paraît ne pas l’être ; tout en étant juste, il semble qu’il ne l’est pas.
Ceci est semblable aux différentes réflexions de la lumière. Si nous portons des lunettes bleues, tout nous paraîtra bleu, et si nous en portons des rouges, nous verrons toutes les choses de cette couleur.
Lui, bien qu’il soit blanc, en le regardant de l’extérieur, chacun le verra à travers le cristal psychologique avec lequel il regarde ; voilà pourquoi le voyant, les gens ne le voient pas.
En prenant en charge tous nos processus psychologiques, le Seigneur de perfection souffre l’indicible.
Devenu un homme parmi les hommes, il devra passer par de nombreuses épreuves et supporter de terribles tentations.
La tentation est feu, le triomphe sur la tentation est lumière.
Il est écrit, et les Alchimistes le savent, que l’initié doit apprendre à vivre dangereusement.
L’initié doit parcourir avec fermeté le « Sentier du fil du Rasoir » ; d’un côté et de l’autre du difficile chemin il y a des abîmes épouvantables.
Sur le sentier difficile de la dissolution de l’Ego il y a des chemins ardus qui ont leur racine précisément dans le chemin réel.
Nul doute que du sentier du fil du Rasoir partent de nombreux sentiers qui ne conduisent nulle part. Il y en a quelques-uns qui nous amènent à l’abîme et au désespoir.
Il existe des chemins qui pourraient nous convertir en souverains de telles ou telles zones de l’univers mais qui, en aucune manière, ne nous feraient retourner au Sein de l’Éternel Père Cosmique Commun.
Il y a des sentiers fascinants, ineffables, de très sainte apparence, mais qui, malheureusement, ne peuvent nous conduire qu’à l’involution des mondes infernaux submergés.
Dans le travail de la dissolution du Moi, il nous faut nous abandonner tout entier au Christ Intérieur.
Il surgit parfois des problèmes de solution difficile ; tout à coup le chemin se perd dans des labyrinthes inextricables, et l’on ne sait plus par où il faut aller. Seule l’obéissance absolue au Christ Intérieur et au Père qui « est en Secret » peut, en tel cas, nous orienter sagement.
Le Sentier du fil du Rasoir est plein de dangers au-dedans et au-dehors.
La morale conventionnelle ne sert à rien : la morale est esclave des mœurs, de l’époque, de l’endroit.
Ce qui a été moral lors des époques passées, se révèle maintenant immoral. Ce qui a été moral au Moyen-Âge, peut de nos jours s’avérer immoral. Ce qui dans un pays est moral, dans un autre est immoral, etc.
Dans le travail de la dissolution de l’Ego il arrive parfois que lorsque nous pensons que nous allons bien, en réalité nous allons très mal.
Les changements sont indispensables durant la progression ésotérique, mais les gens réactionnaires demeurent embouteillés dans le passé, ils se pétrifient dans le temps, ils lancent des éclairs et tonnent contre nous à mesure que nous réalisons des progrès psychologiques profonds et des changements radicaux.
Les gens ne supportent pas les changements de l’Initié, ils veulent que celui-ci continue à être pétrifié dans le passé.
N’importe quel changement que l’initié réalise est immédiatement qualifié d’immoral.
En regardant les choses de ce point de vue et à la lumière du travail Christique on peut mettre clairement en évidence l’inefficacité des divers codes de morale qui ont été écrits dans le monde.
Il est incontestable que lorsque le Christ prend en charge nos divers états psychologiques tout en restant inconnu des gens, Lui qui est manifeste mais néanmoins caché dans le cœur de l’homme réel, on Le qualifie alors de cruel, d’immoral et de pervers.
Il s’avère paradoxal que les gens adorent le Christ et néanmoins lui attribuent de si horribles qualificatifs.
Évidemment, les gens inconscients et endormis veulent seulement un Christ historique et anthropomorphe, aux statues et aux dogmes inébranlables, auquel ils puissent accommoder facilement tous leurs codes de morale ignoble et rance, tous leurs préjugés et conditionnements.
Les gens ne peuvent jamais concevoir le Christ Intime dans le cœur de l’homme ; les foules adorent seulement le Christ-Statue, et c’est tout.
Quand on parle aux foules, quand on leur proclame la crue réalité du Christ révolutionnaire, du Christ rouge, du Christ rebelle, on reçoit aussitôt les qualificatifs suivants : blasphémateur, hérétique, méchant, profanateur, sacrilège, etc.
Ainsi sont les foules, toujours inconscientes, toujours endormies. Maintenant nous comprendrons pourquoi le Christ, crucifié sur le Golgotha, s’est écrié de toutes les forces de son âme : « Mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »
Le Christ en lui-même étant Un, apparaît comme plusieurs ; c’est pour cela qu’on a dit qu’il est Unité Multiple Parfaite. À celui qui connaît, la parole donne pouvoir, personne ne l’a prononcée, personne ne la prononcera, si ce n’est celui qui l’a incarné.
L’incarner est fondamental dans le travail avancé sur le Moi pluralisé.
Le Seigneur de perfection travaille en nous dans la mesure où nous faisons des efforts conscients dans le travail sur nous-mêmes.
Le travail que le Christ Intime doit réaliser dans notre propre psychisme s’avère épouvantablement douloureux.
En vérité notre Maître intérieur doit vivre tout son chemin de croix au fond même de son âme.
Il est écrit : « Frappe et l’on t’ouvrira, cherche et tu trouveras. » Il est écrit également : « Aide-toi, le ciel t’aidera. »
Supplier la Divine Mère Kundalini est fondamental quand il s’agit de dissoudre les agrégats psychiques indésirables ; cependant, le Christ Intime, dans les tréfonds du moi-même, travaille sagement en accord avec les responsabilités qu’il a lui-même prises sur ses épaules.
Ce chapitre est extrait de La Grande Rébellion (1976) de Samael Aun Weor.