Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Révolution de Belzébuth
« Voici que je mets devant vous deux chemins : celui de la vie et celui de la mort ». – Jérémie 21:8
À l’ombre de la liqueur et de l’orgie croît la fleur ensorcelée du délit.
À l’ombre du feuillage nubile de passion, la vermine sylvestre et le reptile rampant forment leur nid.
Au milieu de la bourrasque et de la bacchanale, Belzébuth apprit à jouer de grosses sommes d’argent. Or l’argent et le péché originel sont coexistants : tous deux sont la tragédie de l’humain.
Le jeu a mené à la ruine et au suicide la dame élégante et l’homme astucieux, l’homme qui travaille et le joueur bohême.
Belzébuth apprit le vice du jeu et riait joyeux dans la bacchanale, parmi le bruit sec des dés qu’on jette et le son allègre et triomphal de la bouteille qu’on débouche.
Mais un personnage mystérieux ne manquait jamais d’assister à l’orgie : ce fatidique personnage au visage sinistre était vêtu d’une tunique noire dans le style de l’Arcadie et de grandes boucles d’or brillaient toujours à ses oreilles.
Quel mystère enveloppait ce sinistre personnage ?
Était-ce par hasard un génie de lumière venu de lointaines sphères ?
Était-ce par hasard quelque lumineux seigneur de la flamme ou un antique habitant de quelque époque historique ? Non, rien de cela : cet homme n’était qu’un horrible et monstrueux transgresseur de la loi : un mage noir. Belzébuth apprit de ce mage noir certaines clefs secrètes pour gagner dans le vice du jeu. L’amitié se mêlait à la reconnaissance et à l’orgie, et ainsi le sinistre personnage conduisit peu à peu sa victime sur le chemin noir…
Les hommes de l’époque de Saturne utilisaient des corps astraux et étaient de haute stature. En ces temps-là, nos corps humains actuels n’étaient que des germes avec des possibilités de développement. Les « Intimes » humains actuels n’étaient alors que des étincelles virginales qui animaient le règne minéral ; mais Belzébuth était un homme de cette époque, car il avait un être et savait qu’il l’avait. S’il avait suivi le chemin étroit et resserré qui conduit à la Lumière, il serait arrivé à être un seigneur du mental, un fils du feu, comme ses amis les plus chers. Mais la boisson, le plaisir, le feu et la fornication, avec leurs fleurs exotiques à la beauté maligne et séductrice hypnotisent le faible et le mènent à l’abîme.
Belzébuth se fit l’ami intime du sinistre personnage qui, avec ses clefs merveilleuses, le rendaient triomphant dans le vice du jeu, et finalement un jour arriva où il était tristement bien préparé pour recevoir la première initiation de magie noire dans un temple ténébreux. Son maître lui avait fait des promesses ineffables, lui avait tant parlé de l’amour et de la justice qu’il était impossible de douter de lui, d’autant plus qu’il l’avait toujours fait sortir gagnant au jeu avec ses merveilleux secrets.
Comment les étudiants de l’école Amorc d’aujourd’hui pourraient-ils douter de l’Imperator de leur ordre sacré ou de leurs « saints rituels » ? Celui qui va tomber ne voit pas le trou.
Le rituel de la première initiation ténébreuse que le disciple Belzébuth reçut dans le temple, fut le même premier rituel que les étudiants d’Amorc accomplissent aujourd’hui dans leur salle pour recevoir le premier degré. De même qu’après le rite, l’étudiant de premier degré Amorc demeure esclave du Gardien du Seuil, de même Belzébuth resta esclave du Gardien du Seuil et commença sa carrière de démon.
Il se passe que pendant les heures du sommeil ordinaire, « Veritas », le Guru noir, amène les disciples du premier degré noir en corps astral et les soumet à un rite très curieux, voyons : le disciple tourne plusieurs fois autour d’une table en frappant dessus et ensuite, il reçoit une brique des mains de l’initiateur, qui prononce solennellement ces paroles : « Sous le Diable, n’oublie pas » ; le disciple enterre ensuite la brique dans le sol. Cette cérémonie symbolise le fait que le pauvre disciple a posé les fondements de son état d’apprenti de la loge noire, et qu’il doit maintenant obéir aux ordres de la fraternité noire. Après cela on fait certains traitements occultes à la victime naïve sur les chakras principaux de la tête, afin de le contrôler pour la fraternité noire, et on lui applique sur la nuque une loupe en forme d’œil pour influencer les centres importants de son subconscient. Quand le disciple s’éveille dans son lit, il ne garde aucun souvenir de ce qui s’est passé en astral.
Les mages noirs ont leur mystique et croient toujours fermement qu’ils marchent sur le bon chemin ; aucun mage noir ne croit marcher sur le mauvais chemin.
Le chemin de la magie noire est le chemin large rempli de vices et de plaisirs.
Marielle, la grande mage noire d’une beauté délicieuse et fatale, avec sa voix enchanteresse et son tendre visage, se faufilait agile et légère sur les tapis moelleux des grands et splendides salons de la plus vieille aristocratie européenne. Sa voix séductrice résonnait dans la fête comme un poème d’amour, comme un baiser des ombres, comme une musique ineffable. C’était quelque chose comme la romance d’une mélodie ou le miraculeux enchantement d’une symphonie de Beethoven.
Marielle était la grande mage, la courtisane splendide de toutes les cours d’Europe.
Les 60 âmes du foyer, avec leurs chevelures chenues, ressemblaient à un jardin de blanches marguerites parmi les parfums, les soies et les fracs des palais royaux… Les 60 âmes du foyer étaient un jardin de fleurs blanches où soufflait une haleine de mort.
Le testament des 60 Hélènes fut un testament de ténèbres et de mort et toi, Angela, avec ce vêtement royal à longue traîne, tu semblais être la fiancée désirée d’un amant qui n’arrive jamais. Tu semblais être la nymphe mystérieuse d’un délicieux labyrinthe enchanté, la beauté inoubliable sous le velours parsemé d’étoiles de la nuit.
Combien de fois te vis-je, ô Angela, telle une déesse fatale, parmi les miroirs enchantés de cet élégant salon de la sorcellerie, où tu étais la reine du mal ? Comment s’appelle, ô fils du mal, cette splendide demeure semblable à une idylle ?
Ah ! C’est Javhesemo, le salon délicieux de la pourpre et de la soie. Ici ne règne que l’amour et la beauté fatale de l’abîme du mal ! Chaque dame est ici un poème, chaque sourire une idylle et chaque danse une romance d’amour inoubliable… La taille flexible et délicate de chaque beauté maligne est celle d’une bayadère, qui se découpe en silhouette sur un paysage mystérieux.
Andramélek, le riche et fastueux mage noir de la Chine, dit que l’être humain est un ange et qu’en conséquence, il n’a aucune raison de souffrir. Il conseille toujours à ses amis de se mêler à l’aristocratie, de se vêtir comme des princes et de gagner beaucoup d’argent.
Cherenzi, le Kout-Humi noir, parlant dans le sens social, dit que ses disciples doivent être des triomphateurs et que celui qui ne serait pas un triomphateur, ne peut être son disciple.
Les mages noirs aiment la fornication, et comme pour essayer de se justifier, ils disent que c’est un élan divin. Les mages noirs savent trop que les âmes qui s’éloignent de l’Intime se désintègrent dans l’abîme, mais Cherenzi, porte-voix des enseignements des frères des cavernes ténébreuses, dit que l’âme n’est qu’un vêtement et qu’elle doit se désintégrer parce que tout ce qui les intéresse, eux, c’est « l’être réel » et qu’ils aspirent à construire leur nid dans l’absolu. C’est là la mystique dangereuse de la magie noire. Un néophyte en sciences occultes tombe facilement dans cette philosophie à la beauté terriblement maligne et séductrice.
Les mages noirs détestent le Christ… ils le considèrent comme un personnage mauvais. Cherenzi, le K.H. noir, dit que le seigneur Christ n’était pas un initié, car aucun initié ne se laisse tuer. Les mages noirs de San-José en Californie « sont plus diplomates »… pour des raisons d’argent. Avec cette philosophie des ténèbres, les mages noirs forment leur mystique et pleins de recueillement, ils boivent, cohabitent et se divertissent, assistent à leurs grands festins, dansent délicieusement dans leurs élégants salons, jouissent et rient dans les bras de la fornication…
Le chemin noir est plat et facile et c’est par ce chemin facile et allègre que s’orienta Belzébuth, le galant élégant et sympathique de l’antique Arcadie.
Étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la lumière et bien peu sont ceux qui le trouvent… Le chemin qui conduit à la lumière est rempli de ronces et d’épines ; « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». – Matthieu 7:13
Et, dans notre évolution terrestre, la plupart des âmes se sont perdues ; pour elles, le chemin noir des vices et des plaisirs a été le plus facile et le plus accessible.
L’évolution humaine a échoué ! Seule une poignée d’âmes s’unira à l’Intime et entrera au royaume angélique. La plupart des âmes humaines se désintégrera dans l’abîme à travers les siècles et les éons, parmi les ténèbres extérieures, les pleurs et les grincements de dents.
Christ, le Divin Rédempteur du monde, est venu ouvrir publiquement le sentier de l’initiation pour l’humanité toute entière. Tout le via-crucix du Divin Rabbi de Galilée est le chemin de l’Initiation que l’initié doit parcourir sur son chemin vers le Golgotha de la « haute initiation », où l’âme s’unit à l’Intime et s’immortalise, rejoignant les âmes ineffables du plérôme.
Un sommeil de siècles impénétrables pèse sur les augustes et sacrés mystères. Le Verbe fait chair gît dans le fond de notre arche sacrée, attendant le moment suprême de notre résurrection. La doctrine sainte du Sauveur du monde brille comme le Fiat Lumineux et spermatique du premier instant, et la verge d’Aaron continue à guetter le passage de la couleuvre.
La Sainte Église Gnostique est la gardienne zélée de la « Pistis Sophia » où se trouve écrit tout l’enseignement du Divin Rabbi de Galilée, et on voit resplendir au fond des âges l’antique et douloureux chemin par où sont passés tous les maîtres de l’humanité.
Ce chapitre est extrait de La Révolution de Belzébuth (1950) de Samaël Aun Weor.