Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : La Révolution de la Dialectique
Les sophismes sont les faux raisonnements qui induisent en erreur et qui sont générés par l’ego dans les quarante neuf niveaux du subconscient.
Le subconscient est le tombeau du passé sur lequel brûle la flamme vaine de la pensée et où les sophismes de distraction sont en gestation ; ceux-ci conduisent l’animal intellectuel à la fascination et, finalement, au sommeil de la conscience.
Ce qui est gardé dans le tombeau, c’est de la pourriture et des os de morts, mais la pierre sépulcrale est très belle et sur elle brûle fatalement la flamme de l’intellect.
Si nous voulons dissoudre le Moi, nous devons ouvrir le tombeau du subconscient et exhumer tous les os et la pourriture du passé. Le sépulcre est très beau du dehors, mais dedans, il est immonde et abominable ; nous devons devenir croque-morts.
Insulter un autre, le blesser dans ses sentiments intimes, l’humilier, est une chose très facile quand il s’agit soi-disant de le corriger pour son propre bien. Ainsi pensent les irascibles, ceux qui, croyant ne pas haïr, haïssent sans savoir qu’ils haïssent.
Nombreux sont les gens qui luttent dans la vie pour être riches. Ils travaillent, épargnent et font de leur mieux en tout, mais le ressort secret de toutes leurs activités est l’envie secrète, celle qu’on ne connaît pas, celle qui ne vient pas à la surface, celle qui reste gardée dans le tombeau du subconscient.
Il est difficile de trouver dans la vie quelqu’un qui n’envie pas la belle maison, l’automobile flambant neuve, l’intelligence du chef, le beau costume, la bonne position sociale, la magnifique fortune, etc.
Presque tous les plus beaux efforts des citoyens ont l’envie comme ressort secret.
Nombreux sont les gens qui jouissent d’un bon appétit et abhorrent la gourmandise, mais ils mangent toujours bien au-delà du normal.
Nombreux sont les étudiants de certaines écoles pseudo-ésotériques et pseudo-occultistes qui abhorrent les choses de ce monde et ne travaillent en rien, parce que tout est vanité, mais ils sont jaloux de leurs vertus et n’acceptent jamais que quelqu’un les qualifie de paresseux.
Nombreux sont ceux qui haïssent la flatterie et la louange mais ils ne trouvent pas gênant d’humilier avec leur modestie le pauvre poète qui leur a composé un vers dans l’unique but d’obtenir une pièce pour acheter du pain.
Nombreux sont les juges qui savent remplir leur devoir mais ils sont également nombreux les juges qui, en vertu du devoir, ont assassiné d’autres personnes. Elles furent nombreuses les têtes qui tombèrent sous la guillotine de la Révolution Française.
Tous les bourreaux remplissent leur devoir et les victimes innocentes des bourreaux sont déjà des millions. Aucun bourreau ne se sent coupable, tous remplissent leur devoir.
Les prisons sont pleines d’innocents, mais les juges ne se sentent pas coupables, parce qu’ils accomplissent leur devoir.
Le père ou la mère de famille, pleins de colère, frappent et battent leurs petits enfants, mais ne sentent pas de remords parce qu’ils accomplissent soi-disant leur devoir et accepteraient tout sauf qu’on les qualifie de cruels.
Ce n’est qu’avec le mental calme et silencieux, plongés dans une profonde méditation, que nous pourrons extraire du tombeau du subconscient toute la pourriture secrète que nous portons en nous. Il n’est en rien agréable de voir la noire sépulture avec tous les os et la pourriture du passé.
Chaque défaut caché sent mauvais dans sa sépulture, mais, en le voyant, il est facile de le brûler et de le réduire en cendres.
Le feu de la compréhension réduit en poussière la pourriture du passé. Beaucoup d’étudiants en Psychologie, quand ils analysent le subconscient, commettent l’erreur de se diviser entre analyseur et analysé, intellect et subconscient, sujet et objet, percepteur et perçu.
Ces types de divisions sont les sophismes de distraction que nous présente l’ego. Ces types de division créent des antagonismes et des luttes entre intellect et subconscient, et où il y a des luttes et des batailles, il ne peut pas y avoir le calme et le silence du mental.
C’est seulement dans le calme et le silence mentaux que nous pouvons extraire de la noire sépulture du subconscient toute la pourriture du passé.
Ne disons pas : mon Moi a de l’envie, de la haine, de la jalousie, de la colère, de la luxure, etc. Il est mieux de ne pas nous diviser, il est mieux de dire : j’ai de l’envie, de la haine, de la jalousie, de la colère, de la luxure, etc.
Quand nous étudions les Livres Sacrés de l’Inde, nous nous enthousiasmons en pensant au suprême Brahatman et à l’union de l’Atman avec Brahatman ; mais en réalité, tant qu’un Moi psychologique avec ses sophismes de distraction existera, nous ne pourrons pas obtenir la joie de nous unir avec l’Esprit Universel de Vie ; le Moi mort, l’Esprit Universel de Vie est en nous comme la flamme dans la lampe.
Ce chapitre est tiré de La Révolution de la Dialectique (1983) de Samael Aun Weor.