Écrit par : Samael Aun Weor Catégorie : Tarot et Kabbale
Certains kabbalistes soulignent l’idée que Binah, l’Esprit-Saint, est féminin ; cette affirmation se trouve erronée. On a déjà dit en toute clarté dans la Divine Comédie que l’Esprit-Saint est l’époux de la Mère divine. Ainsi donc, l’Esprit-Saint se dédouble à son tour en son épouse, en la Shakti des Hindoustans. Il faut savoir comprendre cela. En voyant que le Troisième Logos se dédouble en la Mère divine Kundalini ou Shakti, qui a de nombreux noms, plusieurs ont cru que l’Esprit-Saint est féminin, et ils se sont trompés. Il est masculin, mais lorsqu’Il se dédouble en Elle, alors se forme le premier couple divin et ineffable, l’Elohim créateur, le Kabire ou Grand-Prêtre, le Ruakh Elohim qui, selon Moïse, nettoya les eaux au commencement du monde.
Les kabbalistes hébreux nous parlent de la mystérieuse Daath qui apparaît dans l’Arbre de vie, auquel on n’accorde jamais de nom divin ni d’armée angélique d’aucune sorte, et qui ne porte pas non plus de signe d’un monde, d’une planète ou d’un élément.
Daath, la Séphiroth du mystère hébreu, se produit par la conjonction ésotérique de Shiva-Shakti, Osiris-Isis, qui sont perpétuellement unis dans Jesod, le Fondement, la neuvième Séphiroth, la Neuvième Sphère, le sexe, mais qui sont cachés par le mystère de Daath, qui possède la connaissance tantrique ; celle-ci se réalise par le Sahaja Maïthuna ou magie sexuelle, qui, dûment utilisé, permet l’autoréalisation intime de l’Etre.
Il est nécessaire que nous réfléchissions tous profondément, que nous comprenions tout ceci à fond. Elle et Lui sont unis dans la pierre cubique de Jesod, qui est le sexe. De l’union d’Elle et de Lui résulte la connaissance tantrique parfaite grâce à laquelle nous pouvons nous autoréaliser intérieurement à tous les niveaux de l’Etre.
Certains auteurs kabbalistes supposent que Daath, la Séphiroth qui donne la connaissance ou sagesse, provient de la fusion de Chokmah, le Christ cosmique masculin, avec Binah, présumant que ce dernier est exclusivement féminin. Cette affirmation est absolument fausse, car l’Esprit-Saint est en réalité masculin ; c’est uniquement en se dédoublant en la Mère divine qu’il donne naissance au couple parfait.
Dans la pierre cubique de Jesod, dans la Neuvième Sphère, la connaissance tantrique devient l’initiation Tantra. Les Tantras rendent possible le développement du serpent par l’épine dorsale.
Dans ces études de Kabbale, il nous faut être pratiques. Il existe des auteurs qui écrivent des merveilles, mais à les voir, on se rend compte qu’ils n’ont pas vécu ce qu’ils écrivent, qu’ils ne l’ont pas expérimenté en eux-mêmes, et c’est pourquoi ils se trompent. Je suis d’avis que l’on ne doit écrire que ce que l’on a directement expérimenté par soi-même, et pour ma part, c’est ainsi que j’ai procédé.
La pierre cubique de Jesod, située dans les organes créateurs, est certainement cette âme métallique qui résulte des transmutations sexuelles ; nous pourrions la nommer le mercure de la philosophie secrète ou, pour parler en langage plus simple, l’énergie créatrice. Elle est en elle-même représentée ou symbolisée par le Diable ; quand nous disons qu’il faut travailler avec le Diable, c’est pour le transformer en Lucifer, Celui qui fait la lumière.
Nous faisons ici clairement allusion au travail dans le Grand-OEuvre. Il s’avère intéressant que ce soit précisément dans la pierre cubique de Jesod que Shiva et Shakti, Osiris et Isis, s’unissent sexuellement, et que ce soit précisément là que se trouve la connaissance tantrique, sans laquelle il est impossible de parvenir à l’autoréalisation intime de l’Etre.
Au Tibet oriental, les moines sont radicaux ; c’est la raison pour laquelle Helena Petrovna Blavatsky pensait que c’étaient des magiciens noirs. Nous avons tous répété cette erreur, et nous nous voyons maintenant dans l’obligation de rectifier.
Je ne dis pas que les Dugpas sont des saints ni de doux agneaux ; ce sont des magiciens noirs, puisqu’ils enseignent le tantrisme noir. Mais les bonzes, même s’ils portent le capuchon rouge, ne sont pas noirs comme Blavatsky le supposait erronément. Chez les bonzes, il est clair que si quelqu’un ne veut pas l’autoréalisation, mais seulement se libérer pour un certain temps pour retourner, par exemple, à la sixième Race-Racine, ou bien s’il désire ne jamais s’autoréaliser mais plutôt s’émanciper sans autoréalisation, eh bien il y parvient.
On emmenait avant tout le néophyte dans un endroit retiré et on invoquait tous les éléments inhumains qu’il possédait. Cela se fait par des procédés de Haute-Magie ; dans l’isolement de la montagne, ceux-ci deviennent visibles et tangibles, ils tentent de dévorer le néophyte, mais si celui-ci demeure serein, il n’y a rien d’autre à faire, il en est sorti vainqueur. Il doit alors éliminer l’Ego, le réduire en cendres et travailler pour lui-même.
Son épreuve et le maximum de tous ses efforts dans le monde physique consistent en quelques mantras de désincarnation, qui sont deux mots. Il est horripilant de voir le Sacerdote bonze vêtu de son tablier blanc rempli de crânes et d’os de morts, portant un turban rouge sur sa tête et un poignard dans la main droite.
Au moment où le néophyte prononce ces deux mantras de la fatalité, son corps tombe mort instantanément et il est soumis à de grandes ordalies dans les mondes internes. Il lui faut affronter les frayeurs de la mort, il doit supporter l’ouragan du karma, il doit sortir victorieux de là où le Père-Mère le place. Le but est de pouvoir entrer ou, pour mieux dire, renaître sous forme surhumaine dans l’un ou l’autre des royaumes des Deva, que ce soit dans ceux de la grande concentration ou dans celui des cheveux longs, dans celui du Maitreya ou dans celui du bonheur suprême, etc. Et c’est dans cette région qu’il va finir de se préparer pour la libération.
La Mère divine l’assiste en éliminant ses éléments inhumains, et à la fin il parvient à s’immerger dans le sein de la grande réalité, non pas en tant que Maître autoréalisé, mais plutôt comme Bouddha élémental. Il s’immerge dans cet état jusqu’à la sixième Race-Racine, dans le but de s’y autoréaliser ; ou bien il peut demeurer pour toujours converti en un élémental bouddhique et rien d’autre, mais heureux.
Ceux qui tentent de se libérer, ceux qui veulent réellement s’autoréaliser, ceux qui veulent vraiment se convertir en Mahatmas ou en Hiérophantes, devront se soumettre à la discipline tantrique et travailler dans la Neuvième Sphère. On leur enseignera le tantrisme en entier : comment éveiller le serpent et comment l’élever par l’épine dorsale, comment ouvrir les chakras, etc.
Ce qui arrive donc, c’est que les bonzes sont radicaux : ou bien ils se dirigent vers l’Etre, ou bien ils ne se dirigent pas vers l’Etre. Ou bien ils avancent au nom de l’autoréalisation, ou bien ils prétendent demeurer sans autoréalisation ; ils doivent se définir, oui ou non. Là-bas, tout est violent, c’est pourquoi Helena Petrovna Blavatsky les jugea comme des magiciens noirs. Mais quand on étudie le tantrisme des bonzes, on se rend compte qu’il est blanc ; non pas noir, mais blanc. Ils transmutent le sperme en énergie pour réussir l’autoréalisation à fond. Jesod est lunaire, et nous ne pouvons le nier. En ésotérisme gnostique, on voit une femme, une vierge ineffable, divine, vêtue d’une tunique bleue et debout sur une lune. Il faut savoir comprendre que cette lune représente la Séphiroth Jesod, elle représente la force sexuelle ; quant à la tunique de couleur bleue, elle représente la nuit, au cours de laquelle se déroulent les grands mystères de la vie et de la mort. C’est seulement la nuit que l’on travaille avec l’énergie créatrice du Troisième Logos. Le travail dans le Laboratorium de l’Esprit-Saint doit se faire durant les heures nocturnes. On ne doit pratiquer le Sahaja Maïthuna que dans les ténèbres de la nuit, parce que le jour, le soleil s’oppose à la génération.
Si on sort une poule avec ses oeufs à la lumière du soleil pour qu’elle les couve, ceux-ci ne parviendront pas à éclore, et si un poussin éclôt, eh bien il mourra, parce que le soleil est ennemi de la génération.
Quiconque veut chercher la lumière doit la demander au Logos qui se trouve derrière le soleil qui nous illumine, dans la nuit profonde.
La crue réalité, c’est qu’à cause de la disposition des organes créateurs, la procréation s’effectue dans les ténèbres. En effet, quand le zoosperme sort des glandes sexuelles, il ne sort pas à la lumière du soleil, mais bien dans les ténèbres ; c’est dans les ténèbres qu’il fraie son passage dans la trompe de Fallope pour rencontrer l’ovule qui descend de l’ovaire, et c’est au milieu des ténèbres de la matrice qu’a lieu la gestation.
Mais si, au lieu de sortir des glandes sexuelles protégé par les ténèbres, ce zoosperme sortait à la lumière du soleil, et si le foetus n’était pas dans les ténèbres mais se trouvait à découvert dans le ventre de la femme de sorte que le soleil l’illuminerait directement, il est évident que c’est un échec qui en résulterait.
Ainsi donc, étant donné la disposition des organes mêmes de la nature, la fécondation se réalise toujours dans les ténèbres. On doit de même travailler dans l’obscurité du silence et dans l’auguste secret des sages pour pouvoir un jour parvenir à l’autoréalisation intime de l’Etre. C’est ce que nous indique la Vierge de l’Immaculée Conception, debout sur la Lune et vêtue d’une tunique bleue : le travail du Maïthuna dans les ténèbres de la nuit.
Nous devons ici faire une mise en garde : on ne doit jamais pratiquer deux fois de suite la même nuit. Il n’est permis de pratiquer qu’une seule fois par jour. Il y a violence contre nature lorsqu’on pratique la magie sexuelle deux fois de suite, on viole les lois de la pause magnétique créatrice.
Il est également urgent de savoir qu’on ne doit jamais obliger sa partenaire à pratiquer le Maïthuna quand elle est malade ou quand elle a ses règles, ou encore quand elle est enceinte, car c’est un délit de violence contre nature.
La femme qui a donné le jour à un enfant ne peut pratiquer le Maïthuna que quarante jours après l’accouchement.
Il y a également délit de violence contre nature quand l’homme ou la femme oblige son conjoint à effectuer l’accouplement alors que l’organisme de l’époux ou celui de l’épouse ne se trouve pas dans des conditions propices pour le faire.
Il y a également délit quand l’homme ou la femme, sous prétexte de pratiquer la magie sexuelle, ou même dans les meilleures intentions de s’autoréaliser, s’obligent eux-mêmes à réaliser l’accouplement alors que les organes créateurs ne se trouvent pas dans le moment amoureux précis et dans les conditions harmonieuses favorables qui sont indispensables à l’union sexuelle.
Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.